1°. Contrée mentionnée en Genèse 2.11. Elle est traversée par le Pishon et il s’y trouve de l’or. Bohlen voit dans ce pays l’Arabie méridionale, Gesenius l’Inde, Bochart la Nubie ; chacun s’est fait son système, mais on n’a pas assez considéré le contexte, et remarqué que le pays de Havila doit être traversé par un des quatre fleuves qui sortent du Paradis. Si l’on s’écarte du système que nous avons développé à l’article Déluge, le Havila ne peut guère être autre chose que la Colchide des anciens. Voici les observations par lesquelles on justifie ordinairement cette manière de voir (Reland, Winer). a) L’affinité étymologique entre ces deux mots. Havila s’écrit en hébreu Chavilah, et sans les voyelles, Chvlh ou Cholh, c’est-à-dire Colchide moins la terminaison. b) Les anciens, et notamment Strabon, racontent que l’on trouvait beaucoup d’or dans cette contrée ; le Phasis qui la traverse en charriait passablement, et les habitants du pays, pour s’en procurer, faisaient passer les eaux du fleuve sur des peaux de mouton : de là la fameuse fable de la toison d’or dont s’emparèrent les Argonautes. c) La mer Caspienne, qui baigne l’ancienne Colchide, s’appelle encore actuellement chez les Russes Chwalinskoje More, nom qui dérive d’un ancien peuple sur lequel Muller, dans le Magasin géographique de Busching dit : « Il n’y a que les auteurs russes qui nous parlent du peuple des Chwalissi, lequel a la même origine que les Slaves, et encore n’en disent-ils pas grand-chose ; ils racontent que ce peuple a habité sur les bords du Volga près de la mer Caspienne. Ce nom dérive de Chwala qui a la même origine que Slawa.
2°. Petit-fils de Cam par Cush (Genèse 10.7).
3°. Descendant de Sem par Héber et Joktan (Genèse 10.29). Ce sont deux peuplades inconnues ; le nom de Havila se retrouve en plusieurs endroits de l’Asie antérieure et du nord-est de l’Afrique. Strabon parle d’une peuplade arabe nommée Chaulotiens, ou Chaulotes ; et Ptolémée, mentionne une ville de commerce, Avalite, et un golfe du même nom sur la côte d’Afrique, 12e lat. nord. On trouve aujourd’hui encore, en Arabie, une ville de ce nom et deux peuplades appelées Chaoulan, dans la contrée d’Iémen.