1°. Le quatrième roi de Juda, fils et successeur d’Asa, régna vingt-cinq ans (914-889), et fut certainement l’un des meilleurs princes que ce royaume ait possédé. Son histoire nous est rapportée avec beaucoup de détails dans le livre des Chroniques (2 Chroniques 17-20), dont l’auteur s’est plu à conserver le souvenir de tout ce que Josaphat fit pour bannir l’idolâtrie et restaurer le culte du vrai Dieu. Il s’occupa avec zèle d’une bonne organisation de la justice ; il construisit des forteresses, établit des greniers publics, créa des magasins de blé ; en même temps il se rappela l’essentiel, il n’oublia pas de pourvoir au bien-être spirituel de son peuple, en chargeant des lévites de répandre partout l’instruction religieuse. Sa piété, sa confiance entière dans le secours du Dieu de ses pères, se manifesta d’une manière particulière, lorsque, menacé par une peuplade arabe, il convoqua tout son peuple à un grand jeûne national (2 Chroniques 20), qui fut de nature à laisser dans l’âme de tous une profonde impression. Le succès justifia sa confiance, et il eut le bonheur de voir triompher ses armes contre les Syriens. Mais, d’un autre côté, l’alliance et les relations trop intimes qu’il forma avec l’impie Achab, roi d’Israël, furent de sa part un acte de faiblesse qui ne lui attira que des revers, en particulier lorsqu’ils entreprirent d’équiper une flotte à frais communs. La flotte des deux rois réunis fut brisée par une tempête dans le port de Etsion-Guéber, et Josaphat, comprenant cette leçon, refusa, malgré les instances d’Achab, de renouveler cette entreprise. C’est ainsi que l’on peut très bien concilier les passages en apparence contradictoires de 1 Rois 22.50, et 2 Chroniques 20.35. L’alliance qu’il forma plus tard avec Joram fut plus heureuse ; la campagne qu’ils firent ensemble pour soumettre les Moabites révoltés fut couronnée de succès, mais Dieu lui montra par des miracles que c’était à sa faveur seulement, et non point aux forces de son allié, qu’il était redevable de ses victoires (1 Rois 22.41 ; 2 Rois 3.14 ; 2 Chroniques 17.10). Sa mémoire est restée bénie et respectée (2 Chroniques 22.9), et l’on peut dire qu’il fut à la fois homme de bien et homme de talent, vaillant à la guerre, sage pendant la paix. Juda n’a peut-être joui sous aucun de ses rois d’autant de bonheur que sous Josaphat.
2°. La vallée de Josaphat (Joël 3.2-12), n’était, dans l’intention du prophète, qu’un nom allégorique ; on a voulu l’expliquer par 2 Chroniques 20.26. Quoi qu’il en soit de cette explication, la tradition s’est emparée du nom et l’a donné à cette étroite et rapide vallée qui sépare le temple de Jérusalem de la montagne des Oliviers, se dirige au sud-est du côté de la mer Morte, et est traversée par le Cédron qui lui dispute son nom.