C’est le nom que prirent collectivement tous les enfants d’Israël sans distinction de tribu après le retour de l’exil ; il dérive soit de Juda la première des tribus, soit du royaume de Juda, auquel la plupart de ceux qui revinrent dans leur patrie avaient appartenu ; des raisons politiques contribuèrent peut-être aussi à ce que les membres des tribus d’Israël se confondissent par un même nom avec ceux de Juda, parce que c’est à ces derniers seuls que le texte de l’édit de Cyrus semblait rendre la liberté. Le nom de Juifs ou Judéens a dès lors prévalu.
L’histoire des Juifs est ainsi, en quelque sorte, une continuation de celle des Hébreux ou des Israélites, mais comme elle ne fait pas partie de l’Écriture sainte, nous n’avons pas à nous en occuper ici. L’exil de Babylone fut le dernier châtiment des Juifs idolâtres ; dès lors, instruits par l’expérience, ils ne coururent plus après les dieux étrangers, mais lorsque le Messie vint, ils le rejetèrent, ne voulant rien d’un roi faible, méprisé, dont la gloire n’était pas de ce monde ; ils le crucifièrent, et le sang du Juste retomba sur eux ; la ruine de Jérusalem, la dévastation du pays, la dispersion du peuple vengèrent ce forfait inouï, et les païens sont entrés dans l’alliance de grâce qu’avait rejetée la race élue, la nation sainte. Quel est maintenant l’avenir de ce peuple longtemps si béni ? Cet avenir est sans doute plus brillant encore que son passé, car les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance ; ils seront entés de nouveau ; on peut prévoir leur retour à Jérusalem, leur conversion, et par eux l’évangélisation et la conversion du monde, « car si leur chute a été la richesse du monde, et leur diminution la richesse des gentils, combien plus le sera leur abondance ». Les temps actuels sont significatifs à cet égard.