1°. La plus méchante peut-être de toutes les femmes qui ont jamais occupé un trône. Païenne de naissance, fille d’Ethbaal, roi de Tyr et de Sidon, elle était la sœur de Badezorin, le grand-père de Pygmalion et de Didon. Toujours adoratrice des dieux païens, dont le patronage favorisait ses voluptés et ses cruautés, elle épousa sans crainte un Juif de nom, Achab, qui lui apportait un trône et une grande tolérance pour le crime ; elle sut rendre son époux plus idolâtre et plus sanguinaire encore (918 av. J.-C.). Elle jura l’extermination d’un culte qui ne pouvait être exterminé, et la mort d’un prophète, Élie, qui ne devait point mourir. Élie réussit mieux avec Naboth, qu’elle fit tuer pour avoir sa vigne ; mais ce crime envers un homme du commun peuple ne fut pas moins enregistré devant Dieu, et Élie lui annonça que les chiens dévoreraient son corps. Achab mourut, et Jézabel vit le règne de ses deux fils, Achazia et Joram ; puis vint Jéhu, l’exterminateur de sa dynastie. Le palais d’Achab était probablement près des murs de la ville, non loin du champ de Naboth ; Jézabel, voyant arriver l’usurpateur, se montra tout ornée à l’une des fenêtres du palais, peut-être pour voir Jéhu, peut-être pour le braver, le séduire ou le menacer ; mais Jéhu parla, et cette odieuse femme fut précipitée dans la rue, où les chiens la dévorèrent et la firent disparaître en peu d’heures (1 Rois 16.31 ; 18.4 ; 19.1 ; 21.5 ; 2 Rois 3.2 ; 9.7). Son nom signifie, selon les uns, l’insulaire ; selon les autres, intacte, pure, une Agnès : on l’a conservé dans l’Isabelle moderne.
2°. Femme de l’église de Thyatire, qui n’est connue que par la mention d’Apocalypse 2.20. L’Esprit lui reproche ses impudicités et ses doctrines idolâtres ; le nom qui lui est donné n’est probablement qu’une épithète, un souvenir de l’ancienne Jézabel, qu’elle rappelait par sa scandaleuse conduite. On pense que c’est une femme de haut rang, que Jean n’a pas voulu nommer.