Cet animal, bien connu dans nos climats, l’est également en Orient, où son nom rappelle comme chez nous des idées de voracité, de violence et de lâche cruauté ; c’est aux brebis surtout qu’il se rend redoutable, c’est à la poursuite des faibles qu’il s’attache (Matthieu 7.15 ; 10.16 ; Luc 10.3 ; Jean 10.12 ; Actes 20.29). Il est représenté comme altéré de sang (Ézéchiel 22.27), et les principaux d’Israël lui sont comparés pour leur avidité. Ses déprédations nocturnes l’ont peut-être fait appeler loup du soir (habakuk 1.8 ; Sophonie 3.3 ; Genèse 49, 27 ; Jérémie 5.6), quoique selon quelques auteurs (les Septante) il faille traduire loup d’Arabie, ce qui n’est guère probable. La prophétie nous annonce pour l’époque messianique, qu’alors on verra paître dans les mêmes pâturages, le loup et l’agneau conduits par un enfant, promesse que l’on prend assez généralement dans un sens purement symbolique en la rapportant à la réconciliation des Juifs et des païens, des fidèles et des infidèles, mais qui paraît se rapporter d’une manière plus entière aux jours à venir où le Seigneur Jésus, régnant lui-même sur la terre, soumettra au même sceptre les hommes et toute la nature (Ésaïe 11.6 ; 65.25). Benjamin est appelé par le vieux Jacob un loup qui déchire (Genèse 49.27) ; les interprètes chaldéens entendent cette figure du grand nombre d’holocaustes qui étaient continuellement offerts sur l’autel de Jérusalem, ville de Benjamin ; d’autres la rapportent à la violence des Benjaminotes (Juges 21), d’autres encore à Ehud, à Saül ou à Paul, qui appartenaient à cette même tribu.
Le nom hébreu du loup est zeéb, dont on a cru trouver la racine dans l’arabe zaab ou daaba (effrayer), et d’où dériverait peut-être aussi l’allemand dieb, l’anglais thief.