(Genèse 10.2)
Fils de Japhet, et frère de Gomer, de Madaï, de Javan, de Tubal, de Méshec et de Tiras. Le même nom se retrouve (Ézéchiel 38.2 ; cf. 39.6), comme celui d’un pays voisin de Méshec et de Tubal, et sur lequel règne Gog ; le texte de ces passages indique un pays situé vers le nord ou le nord-est. Les auteurs orientaux font mention des peuples Jagoug et Magoug, comme habitant le nord de l’Asie et le nord-ouest de l’Europe. Un mur qui, à partir de Derben, passe de la mer Caspienne à la mer Noire, et qui a été bâti par un des rois de l’ancienne Perse contre les invasions des barbares du nord, porte le nom du mur de Jagoug et Magoug. Les descendants de Magog sont probablement les peuples que les anciens nomment, d’une manière générale, Scythes (Josèphe, Jérôme) ; Suidas l’entend des Perses ; Braunschweig, dans un travail très remarquable (Leipsig, 1833), croit que, de cette race, dérive le peuple des Mantchoux, qui a fait la conquête de la Chine au dix-septième siècle.
La mention prophétique qui est faite de cette nation et de Gog, son roi, dans les passages cités d’Ézéchiel, et Apocalypse 20.8, nous la représente comme une puissance formidable ; c’est presque le paganisme personnifié qui viendra, dans les derniers jours, livrer une dernière bataille au peuple de Dieu, pour essayer de l’anéantir. La prospérité d’Israël le tentera, la piété de ce peuple l’irritera ; sa faiblesse enfin, ses villes sans murailles, ses portes sans verrou, ses habitants paisibles et sans méfiance, lui feront espérer une victoire facile, un grand butin, un grand pillage ; mais cette guerre contre les saints, que Magog estimera devoir être la dernière, le sera, en effet, mais autrement qu’il ne le pense. En prenant les armes, il renversera, comme Crésus, un grand empire, mais le sien ; Dieu se révélera des cieux ; les tours et les murailles seront abattues ; les montagnes seront renversées ; tout ce qui respire sera épouvanté ; Magog et son roi seront détruits ; Israël sera délivré ; ce sera la fin des tribulations du monde ; les élus jouiront éternellement de leur victoire et d’un triomphe dont rien de fâcheux ne viendra plus jamais ternir l’éclat, ou diminuer l’allégresse.
Le nom de Gog (Apocalypse 20.8), est employé librement et poétiquement pour désigner le pays, bien qu’il soit le nom propre, ou peut-être le nom appellatif du souverain qui régnera sur Magog.