Elles étaient ordinairement en Palestine bâties de briques cuites, ou même simplement séchées au feu, ce qui ne leur assurait ni une grande solidité, ni une longue durée (Matthieu 7.25 ; Ézéchiel 12.5-7 ; 13.13 ; Job 4.19). Il y en avait cependant aussi qui étaient faites de pierre, et les palais étaient construits en pierre de taille, ou même en marbre blanc (Lévitique 14.40-42 ; 1 Rois 7.9 ; Ésaïe 9.9 ; 1 Chroniques 29.2). Il paraît (d’après Esdras 3.10 ; Job 38.6-7 ; cf. Zacharie 4.7), qu’il y avait des fêtes particulières et des invocations solennelles lors de la pose des fondements. Le mortier, la chaux ou le gypse, et peut-être aussi l’asphalte, servaient de ciment dans les constructions (Jérémie 43.9 ; Ésaïe 33.12 ; Deutéronome 27.4 ; Genèse 11.3), et un enduit de chaux venait recouvrir les parois extérieures (Lévitique 14.41 ; Matthieu 23.27 ; Ézéchiel 13.10) ; pour les palais cette couche était colorée (Jérémie 22.14). La charpente était ordinairement en sycomore, puis, mais rarement, en olivier, en cèdre (Jérémie 22.14 ; 1 Rois 6.15-33). Des colonnes (les plus belles étaient de marbre, Cantique 3.15), et même quelquefois de longues galeries de colonnes, servaient d’ornements extérieurs aux bâtiments de luxe (1 Rois 7.6-15 ; 2 Rois 25.13), voir Temple. Les maisons des grands et des riches, ordinairement bâties en carré, avaient plusieurs étages (1 Rois 7.2 ; Actes 20.9). Autour de la maison, ou quelquefois au milieu, lorsque c’était un grand bâtiment, se trouvait une vaste cour pavée, entourée d’une ou de plusieurs rangées de colonnes en galerie, ornée d’arbres, avec une fontaine et quelquefois avec des bains ; c’était dans la belle saison la pièce la plus importante, celle où se tenaient les maîtres, et où ils recevaient leurs amis (2 Samuel 17.18 ; 11.2 ; Matthieu 26.69 ; Néhémie 8.16 ; cf. Esther 1.3 ; 5.1). Les toits étaient plats, entourés d’un parapet très peu relevé, et servaient de terrasses ; on s’y réunissait pour jouir de l’air frais du soir, quelquefois on y couchait, ou bien l’on y célébrait le culte et l’on y dressait des autels ; il y avait ordinairement une communication directe entre le toit et la chambre haute (2 Rois 23.12) ; cette pièce, qui était la plus élevée de la maison, et qui était située immédiatement au-dessous du toit, était une chambre privée, le plus souvent une chambre à coucher, ou une retraite tranquille pour les malades (2 Samuel 18.33 ; 1 Rois 17.19 ; Actes 9.37-39 ; 1.13 ; 20.8) ; elle avait souvent deux escaliers, dont l’un, extérieur, communiquait avec la rue, l’autre avec l’intérieur de la maison. Chez les grands, il y avait devant la porte une petite cour qui servait de vestibule ou d’antichambre (Jérémie 32.2 ; Marc 11.68 ; Jean 18.16), et qui d’un côté s’ouvrait dans la cour proprement dite, et conduisait de là dans l’appartement, de l’autre communiquait avec le toit et avec l’étage supérieur par un escalier tournant (1 Rois 6.8), qui était souvent fait d’un bois recherché et précieux (2 Chroniques 9.11). Les chambres du rez-de-chaussée, qui composaient la partie la plus importante et la plus considérable de l’appartement, étaient ornées dans le goût du luxe oriental, qui attache plus de prix à la pompe intérieure, qu’à l’embellissement des murs extérieurs ; une boiserie magnifique, des lambris incrustés d’or et d’ivoire, des garnitures en tapisserie, des tableaux, un plancher quelquefois de marbre, de porphyre ou d’albâtre, voilà ce que présentaient à leurs hôtes les riches habitants de la Palestine ; un parquetage de bois de cèdre était déjà moins splendide, et le plancher des plus pauvres était un simple travail de gypse et de terre, ou de briques cuites (1 Rois 7.7 ; 22.3 ; Jérémie 22.14 ; Amos 3.15 ; Psaumes 45.8 ; Esther 1.6).
Les portes tournaient sur des pivots ou sur des gonds, et se fermaient en dedans au moyen de verrou de bois que l’on poussait ou retirait avec des espèces de clefs (Juges 3.25 ; Proverbes 26.14 ; 1 Rois 7.50 ; Cantique 5.5 ; Luc 11.7). Les riches avaient des portiers ou des portières remplissant les mêmes fonctions que les nôtres (2 Samuel 18.26 ; Jean 18.16 ; Actes 12.13-15 ; Luc 13.23 ; Matthieu 7.7). Quant aux fenêtres, voir cet article. Il y avait pour les femmes des appartements particuliers et retirés, dont l’entrée était absolument interdite à tout autre homme que le maître. Les grandes maisons avaient leurs chambres d’hiver et leurs chambres d’été ; les premières se chauffaient apparemment de la même manière que de nos jours, au moyen d’un feu allumé au milieu de la pièce dans un enfoncement circulaire ; on le couvrait, lorsqu’il était éteint, d’une espèce de tambour carré, garni d’un tapis, destiné à conserver la chaleur (Amos 3.15 ; Jérémie 36.22 ; Juges 3.20). On voyait aussi dans les palais des chambres à manger indépendantes (Josèphe Antiquités judaïques 8.5.2).
Les meubles principaux étaient des sofas ou lits de repos, des sièges, des tables et des chandeliers, que la magnificence orientale s’attachait à charger d’autant d’ornements que possible (Ézéchiel 23.41 ; Amos 6.4 ; Proverbes 7.16 ; 2 Rois 4.10).
On a parlé de la lèpre des maisons à l’article Lèpre.
D’après les récits des voyageurs, l’architecture orientale moderne ne différerait pas essentiellement de l’ancienne, et l’on peut voir dans Niebuhr, Volney, Lady Montague, Hartley, Buckingham, Schubert, etc., combien peu de changements il s’est fait sous ce rapport depuis plus de vingt siècles. « Les maisons, dit Buckingham, se composent de séries d’appartements donnant sur une cour qui se trouve au milieu de chambres souterraines pour se mettre pendant le jour à l’abri de la chaleur, et de terrasses découvertes pour prendre le repas du soir et pour dormir pendant la nuit. Ces terrasses sont quelquefois partagées en compartiments séparés, ayant chacun son escalier, et formant ainsi autant de chambres découvertes ».