Sœur de Lazare et de Marie (Luc 10.38-40 ; Jean 11.1-5, 20 ; 12.2). Active, résolue, et plus intelligente d’abord des intérêts de la terre que de ceux du ciel, elle met de l’empressement à bien servir Jésus qui visite sa famille ; elle veut l’honorer, mais elle s’y prend mal, et le Seigneur doit justifier Marie en adressant à sa sœur ces paroles d’un reproche bienveillant : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour beaucoup de choses ; mais une seule est nécessaire ; or, Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera point ôtée. À la mort de Lazare, Marthe montre le même empressement extérieur ; elle accourt au-devant du Christ, et le reçoit avec des paroles douloureuses en même temps que pleines de confiance. Prompte à répondre, elle veut toujours paraître avoir compris, et quand le Seigneur lui annonce la résurrection de Lazare, elle répond : Oui, je sais qu’il ressuscitera au dernier jour : mais quand le Seigneur eut déclaré qu’il était lui-même la résurrection, elle confessa franchement sa foi, et rendit témoignage à l’esprit qui l’animait. Sa profession rappelle celle de Pierre, comme son caractère celui de cet excellent apôtre. Enfin, près du tombeau, dans son zèle peu sage, elle fait remarquer que le corps sent déjà, et si ses scrupules eussent été écoutés, Lazare fut resté dans le sépulcre ; à force d’une fausse prévenance pour le Seigneur, elle eût rendu à la mort celui qui devait ressusciter à la gloire de celui qui est la vie. D’anciennes traditions portent qu’elle était veuve de Simon le lépreux, et qu’elle passa plus tard dans les Gaules avec son frère Lazare. Son caractère qui est assez généralement jugé d’une manière défavorable, doit au contraire être relevé ; trop vif sans doute il a les défauts de la vivacité, mais il en a aussi les avantages ; très accessible à toutes sortes d’impressions, Marthe ne garde que les bonnes ; elle aime à servir, à se dévouer, et si elle est sans connaissance, au moins elle a du zèle, et c’est quelque chose. Notre Seigneur l’a quelquefois blâmée, mais il ne lui a pas retiré son affection, et ses leçons n’ont pas été perdues pour son humble servante. Sans aller aussi loin que Schulthess qui met Marthe beaucoup au-dessus de Marie, on peut, je crois, ne pas la mettre beaucoup au-dessous ; il y a diversité de dons ; chez Marie, on remarque plus la foi, chez Marthe, les œuvres.