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Mois
Dictionnaire Biblique Bost Westphal Calmet

Les mois des Israélites étaient lunaires, et le nom même de mois était chez eux, comme dans plusieurs langues modernes, le même que celui de lune ; on sait qu’en allemand les deux mots ont beaucoup de rapports, monat et mond, peut-être en anglais de même, moon et month. Le mois commençait par la nouvelle lune, et toute l’organisation des fêtes mosaïques est basée sur une année lunaire. Pour marcher avec la lune, les mois durent être d’abord alternativement de 30 et de 29 jours ; on appela les premiers pleins, et les seconds vides : plus tard encore on s’aperçut qu’outre les 29 jours et 12 heures il y avait un surplus d’environ 3/4 d’heure, tellement qu’au bout de 32 lunaisons on se trouverait en retard d’un jour ; on ajouta donc ce jour à chaque troisième année qui compta ainsi 355 jours au lieu de 334, et qui fut appelée abondante ; mais comme cette quantité était un peu trop forte, on dut retrancher de temps en temps un jour à l’année qui ne fut ainsi que de 353 jours, et fut nommée déficiente (Heidegger).

Les Hébreux ne distinguèrent d’abord les mois que par leur rang dans l’année, le premier, le second, etc., (Genèse 7.11 ; 8.3-4 ; 2 Rois 25.27 ; Jérémie 32.31 ; Ézéchiel 29.1). On trouve cependant quelques mois désignés par leurs caractères : ainsi celui de abib ou des épis (Exode 13.4 ; 23.15 ; Deutéronome 16.1) ; c’est celui dans lequel tombait la Pâque, et qui fut plus tard le nisan ; le zif, ziv, ou mois de la floraison (1 Rois 6.1-37) ; le bul, qui signifie peut-être le mois des pluies (1 Rois 6.38) ; et l’éthanim, ou mois des gros torrents (1 Rois 8.2). C’est surtout à l’époque de David et de Salomon que prirent naissance ces noms appellatifs ; nous ne connaissons que ces quatre appartenant à cette époque. Après le retour de la captivité les Juifs adoptèrent les noms en usage parmi les peuples chez lesquels ils avaient été esclaves, noms qui sont évidemment d’origine chaldéenne, à l’exception de adar qui est syrien (2 Maccabées 15.37) : ainsi on lit chez les auteurs postérieurs les noms de nisan, sivan, kisleu, tebeth, sebat, et elul (Esther 3.7 ; 2.16 ; 8.9 ; Zacharie 1.7 ; 7.1 ; Néhémie 6.15) ; mais l’usage si naturel de désigner les mois par leur rang dans l’année ne fut point abandonné entièrement, comme on peut le voir (Aggée 1.1 ; 2.1 ; Néhémie 8.2 ; Daniel 10.4 ; Esdras 3.1 ; Esther 9.1 ; etc.). Les Quakers ont conservé ou adopté le même usage.