Ville de la vallée de Siddim, dans laquelle Lot s’était établi, attiré par la beauté et la fertilité de ses environs, plus sans doute que par l’hospitalité et les mœurs de ses habitants (Genèse 13.12 ; 14.12 ; 19.1). Elle était gouvernée par ses propres rois (Genèse 14.2-8 ; etc.). Elle partagea le sort de Gomorrhe et des autres villes de la plaine (Genèse 18 et 19) ; le feu du ciel embrasa son sol bitumineux, qui se fondit, s’abîma dans les eaux souterraines qu’il recouvrait, et la mer Morte occupe depuis cette époque la place d’une vallée qui avait la réputation d’être une espèce de paradis terrestre.
Josèphe, et depuis lui quelques voyageurs, parle d’une espèce de fruit auquel ils donnent le nom de pomme de Sodome, beau à voir, et en apparence bon à manger, mais qui se réduit en cendres quand on le touche pour l’ouvrir. Il serait difficile de contester d’une manière absolue l’existence de produits analogues à celui dont on parle, mais c’est à l’histoire naturelle d’en établir et surtout d’en expliquer la nature et l’existence.
Les auteurs sacrés rappellent souvent le nom de Sodome pour montrer que, de tout temps, le jour du Seigneur vient sur ceux qui se croient en sûreté dans l’oubli de Dieu et au sein de leurs péchés (Ésaïe 1.9 ; 13.19 ; Jérémie 49.18 ; 50.40 ; Sophonie 2.9 ; Ézéchiel 16.46 ; Deutéronome 29.23 ; Matthieu 10.15 ; etc.). Au temps de notre Seigneur, et même à une époque moins ancienne, on doit avoir vu, près des bords de la mer Morte, des ruines de murs et de palais dans l’emplacement des villes détruites ; plusieurs notices parlent même de Sodome comme d’une ville épiscopale, et c’est un Sévère, évêque de Sodome, qui souscrivit l’un des premiers au symbole du synode de Nicée. Cette contrée doit être un jour renouvelée (Ézéchiel 16.53 ; 47.8 ; etc.).