Province d’Asie, bien connue, dont Babylone était la capitale, mais qui ne doit pas être confondue avec la terre des Caldéens (Jérémie 24.5 ; 25.12 ; Ézéchiel 12.13 ; cette dernière, d’après Ptolémée, b, 20., ne comprenait que la partie méridionale de la Babylonie, tandis que la province entière portait le nom de Sinhar). Elle était bornée au nord par la Mésopotamie, à l’orient par le Tigre, au midi par le golfe Persique, à l’ouest par le désert de l’Arabie. Son territoire, situé sous un ciel pur et salubre, n’était parcouru par aucune montagne un peu haute. La fertilité du sol était fabuleuse et dépassait tous les prodiges de l’Égypte et du Nil ; Pline, Hérodote et Strabon en racontent des merveilles ; Hérodote même commence par dire qu’il n’ose en parler parce qu’on ne le croira pas, et qu’il faut avoir vu les phénomènes de cette terre pour y croire ; il ajoute qu’elle ne rapporte jamais moins de 200 pour 1 ; et Strabon assure que la récolte atteint souvent le chiffre de 300 pour 1, sans parler de la grosseur extraordinaire des grains. C’était surtout en blé et en palmiers, que la Babylonie était riche ; on y trouvait peu de dicotylédones, et les arbres de nos climats, notamment le bois de construction, y étaient rares. Cette exubérante fertilité provenait d’abord de la bonté du sol et du climat, puis des irrigations produites par les crues annuelles du Tigre et de l’Euphrate, irrigations que les habitants avaient régularisées à grands frais, et mises à profit au moyen d’écluses et de canaux, dont un grand nombre étaient même navigables, et qui s’étendaient sur toute la surface du pays.
Les Babyloniens étaient célèbres par leur habileté dans les arts, par la perfection de leurs tapis et autres objets de luxe. Ils avaient accaparé une grande partie du commerce de l’Asie, et leur réputation comme marchands et négociants était universelle (Ézéchiel 17.4). Tandis qu’ils remplissaient par terre toutes les routes un peu fréquentées des caravanes, Ésaïe 43.14, nous les montre faisant aussi le commerce des mers, mais à ce qu’il paraît avec des vaisseaux étrangers, surtout phéniciens. Leurs richesses devinrent immenses et ne furent surpassées que par leurs vices et leurs débordements de tous genres.
Le christianisme s’y introduisit de bonne heure, essentiellement, à ce qu’il paraît, au milieu des familles juives dispersées qui s’y trouvaient depuis la captivité, et dont les ancêtres n’avaient pas voulu jouir du privilège qui leur était accordé de pouvoir rentrer dans leur patrie (voir 1 Pierre 5.13 ; cf. Psaumes 87.4). L’apôtre Pierre écrivit de Babylone la première de ses épîtres, et peut-être aussi la seconde. Ce fut aussi là que les Juifs comptèrent leurs plus fameuses synagogues depuis la dernière destruction de Jérusalem ; et c’est d’elles que sortit cette vaste compilation rabbinique connue sous le nom de Talmud.