Les têtes chauves pour lesquelles le monde moderne professe une espèce de respect facile à comprendre, à cause des idées de méditations profondes, ou de grands et intéressants malheurs dont elles semblent être le symbole, ne jouissaient pas du même privilège chez les anciens. César se trouvait trop heureux de pouvoir dissimuler à force de lauriers, son front chauve et nu ; et les Juifs, en particulier, voyaient quelque fois dans cette infirmité un avant-coureur de la lèpre, rien moins que cela (cf. Lévitique 13.40ss ; 21.5) ; à tel point qu’un homme chauve était regardé comme incapable de remplir les fonctions de prêtre. Le prophète Élisée fut insulté par une troupe d’enfants, parce que sa tête était nue (2 Rois 2.23) ; et Ésaïe, parmi les humiliations dont il menace les filles de Sion, annonce que l’Éternel découvrira le sommet de leur tête (3.17-24 ; cf. Jérémie 47.8 ; Amos 8.10).