La montagne des Oliviers, dit Luc, est près de Jérusalem le chemin d’un sabbat (Actes 1.12). Il est évident que par cette expression l’on doit entendre la portion de chemin qu’il était permis aux Israélites de faire le jour du sabbat hors de leurs demeures. La loi de Moïse (Exode 16.29), défend aux voyageurs du désert de sortir au sabbat pour aller recueillir la manne ; et les Juifs postérieurs, si attachés à la lettre de la loi, avaient conclu de ce passage que la plus grande course qu’ils pussent faire dans le jour du Seigneur, devait être calculée d’après la distance qui se trouvait entre le tabernacle et les rangs les plus éloignés du camp d’Israël au désert, distance qu’ils avaient calculée être de 2000 coudées environ ; ils avaient donc établi pour règle que personne ne pourrait s’éloigner des murs de la ville, ou des frontières de son territoire, de plus de 2000 coudées. Il est assez remarquable que cette défense, relative au chemin d’un sabbat, ne se trouve nulle part ailleurs que dans le verset indiqué, lequel même n’est pas très direct ; mais tout l’ensemble des autres lois sabbatiques était tel, que les Juifs en avaient dû conclure qu’il leur était défendu de voyager, ou de se fatiguer par de trop longues promenades dans le jour du Seigneur : et nous pouvons penser que, sans autre détermination plus précise ou plus minutieuse, ce qu’on appelait chemin d’un sabbat n’était pour les Juifs pieux et fidèles, qu’une promenade hors de l’enceinte de leur endroit, plus ou moins longue, selon les forces et l’âge de chacun, de nature à reposer le corps plus qu’à le fatiguer, et toujours en harmonie avec la sainteté divine de ce jour. Le traité talmudique Erubin donne quelques détails sur les limites imaginées par les rabbins, et sur les cas où il pouvait être permis d’outrepasser ces limites ; il se range à l’opinion des 2000 coudées. D’autres rabbins parlent de trois distances différentes, permises suivant les personnes et leurs circonstances ; la grande distance, de 2800 coudées (1440 mètres, probablement Actes 1.12) ; la distance moyenne ou sacrée, de 2000 coudées ( 1050 mètres), et la petite ou le chemin naturel d’un sabbat, 1800.coudées (900 mètres). Les Grecs estimaient à six stades le chemin d’un sabbat, et si l’on compte le stade à 400 au degré (v. Stade), le chemin d’un sabbat équivaudrait à un bon quart de lieue (1292 mètres) ; c’est en effet la distance que les voyageurs comptent entre Jérusalem et le mont des Oliviers ; quelques-uns comptent une demi-lieue ; mais on sait combien les distances sont en général sujette à des évaluations différentes, et d’ailleurs ces derniers paraissent avoir compté la distance jusqu’au sommet de la colline, tandis que dans le passage des Actes il s’agit plutôt du pied.