Animal déclaré impur par la loi juive, et méprisé de tout l’Orient. Les anciens ne s’en servaient guère que pour la garde des maisons, des champs ou des troupeaux (Job 30.1) ; il ne paraît pas qu’on s’en servît pour la chasse, voir cet art. On trouve cependant en Matthieu 15.27, une preuve que les chiens dits d’agrément, n’étaient pas tout à fait inconnus aux Hébreux. L’Ancien Testament nous montre parfois les chiens comme on les voit encore de nos jours dans les pays chauds, courant par bandes, sans maîtres, altérés et avides (1 Rois 14.11 ; 16.4 ; 21.19-23 ; 2 Rois 9.36 ; cf. Psaumes 59.14 ; Luc 16.2), se nourrissait même de cadavres (1 Rois 21.23 ; 22.38 ; Jérémie 15.3). Sauvages et presque féroces, on les a vus quelquefois, pressés par la faim, se jeter sur les hommes ; et la mesure commandée (Exode 22.31), semble se justifier autant comme affaire de prudence (une nourriture assurée aux chiens), que comme précepte de pureté légale. Comme la vigilance et le cri d’avertissement sont le caractère qui les distinguait le plus chez les Hébreux, Ésaïe a pu appeler des chiens muets (56.10), les faux prophètes qui, dormant eux-mêmes, laissent les peuples s’endormir dans leurs fautes et dans leurs péchés.
On a vu en quelle basse estime ces animaux étaient auprès des Juifs, et l’on ne s’étonnera pas que le nom de chien ait été l’injure la plus humiliante qu’ils aient su inventer. Job se plaint de se voir insulter par des jeunes gens dont il n’aurait pas voulu admettre les pères parmi les chiens de ses troupeaux (Job 30.1). David s’abaissant devant Saül et voulant lui faire sentir que son injuste persécution ne peut en aucune manière l’honorer, lui dit : « Qui poursuis-tu, roi d’Israël ? un chien mort, une puce ! » (1 Samuel 24.15) ; la même expression se retrouve plus d’une fois dans l’histoire de David (1 Samuel 17.43 ; 2 Samuel 9.8 ; 16.9 ; cf. 2 Rois 8.13). Le nom de chien, comme le terme correspondant « cynique », venu du grec, se prend souvent aussi pour désigner des hommes sans pudeur et sans retenue ; et c’est dans ce sens que plusieurs interprètes entendent les mots « le prix d’un chien » qui se trouvent (Deutéronome 23.18), dans un contexte qui vient à l’appui de cette opinion. L’apôtre Paul, en disant prenez garde aux chiens (Philémon 1.2), semble vouloir indiquer à la fois de faux docteurs et des hommes immoraux, comme il s’en trouve souvent parmi ceux qui falsifient la doctrine de Christ (cf. Matthieu 7.6). Notre Sauveur, en excluant de sa maison les chiens, les empoisonneurs, les impudiques, etc. (Apocalypse 22.15), a pris ce mot dans le même sens. Pierre, et déjà Salomon, comparent les pécheurs dans leurs rechutes, aux chiens qui retournent à ce qu’ils ont vomi (2 Pierre 2.22 ; cf. Proverbes 26.11). Enfin David représente comme des chiens dévorants les ennemis qui ne cessent de le persécuter (Psaumes 22.16-20) ; et si l’on prend ce psaume dans son sens prophétique, on retrouvera cette idée que les plus grands ennemis de Christ et du christianisme, sont les chiens spirituels, l’incrédulité et l’immoralité.