L’institution des courriers faisant le service de poste est très ancienne, et paraît avoir pris naissance en Perse. Ce furent d’abord des sentinelles qui, placées de distance en distance, se criaient l’une à l’autre les nouvelles publiques, et les faisaient ainsi parvenir avec une très-grande rapidité de toutes les parties du royaume à la capitale. Puis Cyrus, autant pour accélérer le service que pour tenir secrètes les nouvelles qu’il ne voulait pas voir proclamées par les sentinelles, établit des courriers à cheval sur toutes les grandes routes, de telle sorte que les paquets et les lettres changeaient à la fois de cheval et de courrier à chaque nouvelle station, sans que ni la nuit, ni le mauvais temps pussent jamais arrêter les porteurs. Hérodote dit qu’en fait de voyage par terre on ne connaît rien de plus rapide, et Xénophon assure que ces courriers allaient plus vite que le vol des grues. Xercès, dans sa fameuse expédition contre les Grecs, avait établi ce moyen de communication entre lui et Suse, la capitale de ses états. Ces courriers sont nommés dans l’histoire d’Ester ; c’est par eux qu’Haman fit porter l’ordre de mettre à mort tous les Juifs du royaume (3.13) ; c’est par eux aussi, et par des courriers extraordinaires et plus nombreux, que le contre-ordre fut expédié, sur l’intervention d’Ester et de Mardochée (8.10).
Les Grecs adoptèrent le même système à l’imitation des Perses, mais en y joignant la corvée, c’est-à-dire l’obligation pour les villes de fournir à l’État des chevaux et des hommes pour faire ce service. On pense que les paroles de notre Sauveur (Matthieu 5.41), renferment une allusion à cette charge, lorsqu’il dit : « Si quelqu’un veut te contraindre de faire avec lui une station, fais-en deux ».
Parmi les Romains, ce fut Auguste qui institua les postes réglées. Adrien les perfectionna, mais elles tombèrent avec l’empire ; elles se relevèrent un instant sous Charlemagne, et ne s’établirent définitivement dans l’Europe moderne que sous Louis XI, roi de France.