Ce livre est le 5e et dernier des livres historiques du N.T. Il fait suite aux Évangiles et sert d’introduction préparatoire aux apôtres. Il contient l’histoire inspirée de ce que les apôtres ont fait et souffert depuis l’ascension du Seigneur ; il est plein de récits d’un haut intérêt et fournit une foule de preuves éclatantes du pouvoir et de la grâce de Dieu. Pierre, Jean, Paul et Barnabas en sont les principaux personnages. Après avoir raconté l’ascension de Jésus-Christ, les Actes parlent du choix qui fut fait de Matthias en remplacement de Judas, puis de l’effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte, de la prédication miraculeuse des apôtres, de leurs succès, des persécutions qu’ils eurent à éprouver. On voit ensuite l’élection des diacres, le martyre d’Étienne, la dispersion des fidèles en Samarie, la honteuse conduite de Simon le magicien, le baptême de l’eunuque d’Éthiopie. Les chap. 9-15 nous montrent Pierre ressuscitant Dorcas, baptisant Corneille, annonçant l’Évangile aux païens et s’en justifiant auprès des Juifs convertis. Partout on recueille des aumônes pour les fidèles de Jérusalem qui souffrent de la famine ; Jacques est décapité ; Pierre emprisonné est délivré par un ange, Hérode est rongé des vers. L’assemblée de Jérusalem condamne ceux qui veulent faire de l’observance des cérémonies lévitiques une condition de salut, mais elle ordonne de s’abstenir des choses consacrées aux idoles, de la fornication, des viandes étouffées et du sang. – Le reste du livre (et déjà les chap. 11 et 13, et une portion du 9e), raconte la conversion, les travaux et les souffrances de Paul, et fait l’histoire abrégée de la fondation et du gouvernement de l’Église chrétienne pendant environ trente années.
L’évangéliste Luc est l’écrivain dont Dieu s’est servi pour nous transmettre ces faits, et le livre des Actes est la suite immédiate de l’Évangile du même disciple. L’usage fréquent de la première personne du pluriel montre que l’auteur a été souvent le témoin des choses qu’il raconte. On croit que son principal dessein, en entreprenant ce travail, a été d’opposer une véritable histoire des apôtres aux faux actes et aux contes absurdes que l’on commençait à répandre en grand nombre. Le premier et le dernier verset de ce livre déterminent tout ce que l’on peut savoir quant à l’époque à laquelle il fut composé : ce fut après l’Évangile, et après le séjour de deux ans que Paul fit à Rome. Luc l’écrivit en grec et dans un style plus élégant que celui des autres écrivains sacrés du N.T. – L’authenticité de ce livre n’a jamais été contestée ; quelques hérétiques seuls, dont les doctrines s’y trouvaient trop fortement condamnées, les marcionites et les manichéens, l’ont rejeté. Les ébionites le traduisirent en hébreu et le défigurèrent grossièrement. D’autres essayèrent, mais en vain, de faire admettre par l’Église plusieurs imitations de ce livre, sous les titres mensongers d’Actes des apôtres par Abdias, Actes de Pierre, de Paul, de sainte Thècle (qui nous raconte le baptême d’un lion), de Jean, d’André, de Thomas, de Philippe, de Matthias, etc. voir Paul et Luc.
La plus grande difficulté du livre des Actes est certainement la partie chronologique : on a déjà fait beaucoup de travaux à cet égard sans arriver à des résultats bien satisfaisants et bien concluants ; mais, comme en pareille matière il vaut mieux avoir une idée fixe et arrêtée, fût-elle même fausse, que de n’en avoir point, et puisqu’il faut choisir entre plusieurs systèmes peu sûrs celui qui présente le plus de garanties, nous renvoyons nos lecteurs français aux Deux dissertations de M. Bost sur le droit des Papes, suivies d’une table chronologique des Actes des apôtres, et à l’Histoire de l’établissement du Christianisme, par le même auteur, 1er vol., p. 5-53 ; v. encore l’ouvrage de Néander, traduit par M. Fontanès (Etabl. et direction de l’Egl. chr. parles ap.) ; quelques pages de Sardinoux (sur les Galates), et de Hilliet (Philippiens) ; Concordance de Mackenzie, Introd., etc.