(Genèse 30.3)
Il était fils de Jacob et de Bilha. On avait assigné à la tribu qui porta son nom un territoire entre les tribus de Juda, de Benjamin et d’Éphraïm (Josué 19.40) ; mais, outre que ces limites étaient passablement restreintes, il paraît qu’il se passa un temps assez long avant qu’elle pût en chasser les Cananéens et en prendre entièrement possession : c’est ainsi qu’il faut entendre les passages (Juges 1.34 ; 18.2). Ce fut là sans doute la cause de l’expédition contre la ville de Laïs, qui eut lieu déjà du temps de Josué (Josué 19.47), mais que nous ne trouvons racontée avec détails qu’en Juges 18. La nouvelle ville qui fut construite sur l’emplacement de Léshem, reçut aussi le nom de Daniel Ils possédèrent ainsi tout le cours supérieur du Jourdain, et la partie septentrionale du pays, de sorte que pour dire d’une extrémité à l’autre de Canaan, on finit par dire proverbialement de Dan à Bëer-Shéba (1 Samuel 3.20 ; etc. voir Bëer-Shéba). Quant à l’ancien territoire de la tribu, il avait pour voisins et pour ennemis les Philistins, sous l’oppression desquels les Danites gémirent pendant quarante ans, jusqu’à ce qu’enfin un homme de cette tribu, Samson, les en eut délivrés (Juges 13.1-2). Les Danites avaient des vaisseaux (Juges 5.17), et l’on croit qu’ils possédaient la ville de Joppé au bord de la mer.
Jacob, à son lit de mort, annonce que « Dan jugera son peuple, aussi bien qu’une autre des tribus d’Israël (Samson) ; qu’il sera un serpent sur le chemin, et une couleuvre dans le sentier, mordant les cornes du cheval, et celui qui le monte tombe à la renverse », ce qui signifie que ses conquêtes et ses victoires seront dues à la ruse plutôt qu’à la force (Genèse 49.16-17). Moïse au contraire dit de cette tribu : « Dan est comme un jeune lion », montrant ainsi que, si la ruse est son partage, la force cependant ne lui manquera pas.
Quant aux raisons pour lesquelles cette tribu ne se trouve pas mentionnée avec les autres (Apocalypse 7.5-8), les commentateurs sont partagés : on pourrait penser que c’est parce qu’elle fut dès le commencement le principal siège de l’idolâtrie (Juges 18 ; 1 Rois 12.30), voir Tribus.