Les dons ont, dès les temps les plus anciens, été considérés comme une marque d’honneur, et comme un témoignage d’estime ou d’amitié (Genèse 32). Ils consistaient soit en argent (2 Samuel 18.11), soit en armes ou vêtements précieux (1 Rois 10.25), soit enfin en fruits, fourrage, ou provisions de toutes espèce (1 Rois 10.25 ; 14.3 ; Genèse 24.53 ; 32.13 ; 43.11 ; 1 Samuel 9.7 ; 16.20 ; 2 Chroniques 17.11) ; mais comme ils étaient toujours proportionnés à la fortune des donateurs, ils se trouvaient être parfois de très peu de valeur (1 Samuel 9.8 ; 16.20). Des amis se faisaient des présents lorsqu’ils se visitaient ou à certains jours de fêtes (Esther 9.19), les inférieurs quand ils recevaient leurs supérieurs (1 Samuel 9.7 ; Genèse 43.11 ; Malachie 2.11), surtout les sujets à leur souverain (1 Rois 4.21 ; 10.25 ; 2 Chroniques 17.5) ; ce dernier cas paraît même être devenu une coutume obligatoire, tellement que ceux qui à l’avènement d’un roi ne lui apportaient pas de présents, pouvaient être regardés comme de méchants hommes (1 Samuel 10.27). Les Hébreux appelèrent aussi présents les tributs qu’ils devaient payer à des monarques étrangers, pour déguiser sans doute par la douceur de l’expression ce que la chose avait de pénible pour tout véritable Israélite (Juges 3.15-17 ; 2 Samuel 8.2 ; 2 Rois 17.3-4 ; 2 Chroniques 17.11 ; 26.8 ; Psaumes 45.13 ; 68.30 ; 72.10 ; etc.). Les rois faisaient de même quelquefois des présents à leurs favoris (2 Samuel 11.8), à des étrangers, à des ambassadeurs, ou à leurs propres employés civils et militaires (Esther 2.17) ; ces cadeaux consistaient ordinairement en vêtements précieux (2 Rois 5.22 ; Esther 6.8 ; 8.15 ; Daniel 5.16-29. cf. 1 Samuel 17.4). Dans les jours de fêtes on faisait au peuple des distributions de vivres (2 Samuel 6.19). Les rois s’envoyaient mutuellement des cadeaux lorsqu’ils voulaient contracter des alliances (1 Rois 15.19 ; 2 Rois 16.8 ; 20.12 ; Ésaïe 39.1).
C’est dans tout l’Orient une espèce de cérémonie que le fait même de la présentation des cadeaux, et elle se fait toujours avec une pompe proportionnée à la grandeur des présents : on va jusqu’à prendre un grand nombre de bêtes de somme pour porter un présent qu’un seul homme eût pu présenter : quelquefois on les fait porter par des esclaves, et aucun des porteurs ne doit être chargé de manière à en être gêné.
Il était défendu de faire des présents aux juges et aux témoins : cette honteuse corruption, flétrie (Exode 23.8 ; Deutéronome 16.19 ; 27.25 ; cf. 1 Samuel 12.3 ; Psaumes 15.5 ; Proverbes 15.27 ; Ésaïe 33.15), n’en a pas moins été souvent mise en usage, et l’on trouve bien des magistrats qui y ont été accessibles (1 Samuel 8.3), aussi les livres sacrés sont-ils remplis de plaintes et de reproches à cet égard (Job 15.34 ; Psaumes 26.10 ; Proverbes 17.23 ; 18.16 ; Ésaïe 1.23 ; 5.23 ; Ézéchiel 22.12 ; Michée 3.11). Cadeaux de noces, voir Mariage.