L’eau a dans l’Écriture diverses acceptions figurées. Elle se prend d’abord pour toute espèce de boisson en général (Deutéronome 23.4 ; 1 Samuel 25.11 ; 1 Rois 13.18). Elle indique la famille, ascendante ou descendante, les ancêtres ou la postérité (Ésaïe 48.1 ; cf. Psaumes 68.26 ; Nombres 24.7 ; Proverbes 5.15-16) : ce dernier verset doit se traduire par le futur ; le bonheur d’une femme fidèle y est représenté sous l’image d’une fontaine abondante dont les eaux se répandent richement au dehors et dans les rues. Ailleurs, les eaux marquent des peuples nombreux (Apocalypse 17.15). Elles signifient aussi des malheurs (Lamentations 3.54 ; Psaumes 69.1 ; 124.4-5), ou les larmes (Psaumes 119.136 ; Jérémie 9.1), et la sueur (Ézéchiel 21.12 ; 7.17). Dieu compare son culte à des eaux vives (Jérémie 2.13 ; Jean 4.10), et le culte des idoles, comme celui des femmes débauchées, à des eaux dérobées et étrangères (Proverbes 9.17). Dans le passage de Jérémie 15.1-18, les « eaux qui trompent » sont une allusion au phénomène du mirage, alors que le voyageur altéré croit voir dans le lointain un lac au milieu des sables, et hâte sa marche sans pouvoir approcher de cette eau qui n’en est pas une ; des eaux plus fidèles sont mentionnées en Ésaïe 33.16, et pour le chrétien ce sont les mêmes que celles de Jean 4.10.
Il est parlé fréquemment des eaux supérieures et des eaux inférieures, de celles d’en haut et de celles d’en bas, des eaux de l’abîme, du grand abîme, etc., (Genèse 1.6-7 ; 7.1 ; Exode 15.5 ; Deutéronome 8.7 ; 33.13 ; Ésaïe 51.10). C’est à l’époque de la création que les eaux de la terre et celles du ciel furent séparées ; au moment du déluge elles se réunirent pour noyer et détruire l’ancien monde ; voir ces deux articles.
Les eaux de la contestation de Kadès sont le nom historique d’un lieu qui fut pour Aaron et Moïse une occasion de chute ; ce nom fut donné à l’endroit pour perpétuer le souvenir du péché de ces deux grands hommes de Dieu. Elles s’appellent en hébreu Mé-Méribah-Kadès (Deutéronome 32.51), et sont diversement traduites dans nos versions ; voir Meriba, Mara, Mérom, etc.