Prophète hébreu, fils du prêtre Busi. Il fut emmené en exil lors de la première déportation, avec le roi Jéhoïachin et plusieurs autres Juifs de race illustre, et se fixa près du fleuve Chaboras. Son ministère prophétique commença sept ans avant la destruction de Jérusalem, et avait surtout pour but, d’un côté, de combattre les fausses espérances des captifs, en leur enseignant à ne pas s’appuyer sur des secours humains, de l’autre, de les préserver du désespoir en leur promettant le secours de Dieu. Suivant la tradition, il périt assassiné par un de ses compatriotes, et dans le Moyen Âge on montrait encore son tombeau à quelque distance de Bagdad, Son livre peut se diviser en trois parties principales :
1°. Les vingt-quatre premiers chapitres contiennent des prophéties contre le royaume de Juda, promulguées avant la destruction de Jérusalem, et accompagnées d’appels à la repentance.
2°. Les chapitres 25 à 32 sont des prophéties contre des peuples étrangers.
3°. Depuis le chapitre 33, nous avons de nouveau des prophéties qui ont pour objet le peuple juif, mais promulguées depuis la destruction de Jérusalem, et dans lesquelles l’espérance et la consolation dominent. Les neuf derniers chapitres (40-48) paraissent annoncer, sous l’emblème d’un temple magnifique, décrit dans tous ses détails, la restauration et l’état glorieux du royaume de Dieu, qui a commencé après le retour de l’exil, qui s’est davantage encore développé par la venue du Messie, mais dont le plein accomplissement est sans doute réservé à l’avenir.
En général, ce livre se distingue par une grande abondance d’images, par un style énergique et fortement coloré, par des expressions hardies, et souvent extraordinaires, qui le rendent assez difficile à comprendre pour nous, mais qui étaient bien appropriées au génie des Orientaux et aux circonstances du temps Il a des visions plus que des inspirations ; il voit la ruine de Jérusalem, il voit la restauration du temple. Le caractère éminemment poétique de ces prophéties a fait dire à Herder qu’Ézéchiel était le Shakespeare des Hébreux. Lamartine l’appelle le poète des vengeances. Il est à remarquer encore qu’Ézéchiel, dans ses prophéties, s’appuie souvent sur celles que Jérémie adressait de son côté aux Juifs restés en Judée (Comment, de Haevernick).