1°. Un des quatre fleuves du paradis (Genèse 2.13), ou celui qui coule en tournoyant par tout le pays de Cush. Quel est-il maintenant ? Les uns en ont voulu faire le Nil ( !), d’autres l’Oxus, d’autres l’Oronte, d’autres l’Araxe. La première de ces suppositions est inacceptable, et l’on ne comprend pas comment les Pères de l’Église, Josèphe, les mahométans, et de nos jours encore Gesenius, ont pu penser à faire du Nil un des fleuves du paradis, en lui donnant une source commune avec l’Euphrate ; une interprétation trop étroite du nom de Cus, aura amené ce résultat bizarre. Quant aux autres fleuves que l’on a voulu entendre par le Guihon, nous avons vu, à l’article Déluge, combien ce grand bouleversement avait dû changer l’état de choses indiqué par Moïse. L’Oxus porte en effet, encore de nos jours, le nom de Guihoun ou Djihoun, mais cela ne suffit pas à établir une preuve ; car la racine de ce mot, giah, signifiant jaillir avec impétuosité, bondir, c’est le terme employé en parlant du cheval (Job 39.23), et conservant cette signification dans presque tous les dialectes sémitiques, il est clair que ce nom, ou un nom semblable, a dû être donné à beaucoup de fleuves en Asie ; ainsi, le Volga s’appelle en perse Gihun Atel, le Gange Gihun Kank, l’Araxe Gihun Elras, l’Oxus Gihun, et la fontaine de Siloé Guihon, à cause de l’abondance de ses eaux (1 Rois 1.33-38). Le Guihon ne pouvant ainsi se retrouver ni par son étymologie, ni par les anciennes autorités, ni par l’usage de la langue de nos temps, nous sommes réduits à des conjectures. Dans le système que nous avons exposé (v. Déluge), la difficulté n’en est pas une ; si, au contraire, on se rattache à l’opinion qui place le paradis dans le voisinage de l’Ararat actuel, si l’on croit que les fleuves du paradis puissent encore se retrouver, quoique bouleversés, sur un même plateau, l’Araxe est celui dont l’identité se justifierait le mieux. C’est, entre autres, l’opinion de Winer et de Preiswerk. Ajoutons que les Arabes, en appelant l’Araxe Gihun Elras (Erras ou Arras), ont réuni le nom ancien et le nom moderne, ont ajouté au nom hébreu sa traduction grecque, puisque le grec a la même signification que l’hébreu giah, circonstance qui semblerait prouver qu’originairement l’Araxe a porté de préférence le nom de impétueux, de Guihon.
2°. Montagne au dos large et rocailleux, du haut de laquelle on domine Jérusalem.
3°. Vallée à l’ouest de Jérusalem ; elle va du nord au sud, entre le mont Guihon et le promontoire de la ville ; son inclinaison est considérable, et sa profondeur augmente rapidement ; elle contient plusieurs étangs ; vers le sud sa largeur s’accroît jusqu’à 2700 pieds, et elle débouche dans la vallée de Josaphat. Voir Topheth, Hinnom, Haceldama, etc. Ce nom s’applique d’une manière spéciale à la partie septentrionale de la vallée de Hinnom ; c’est là que Salomon fut proclamé roi (1 Rois 1.33-38, 45 ; cf. 2 Chroniques 32.30).