(2 Rois 4.12)
Serviteur d’Élisée, suivit son maître chez la Sunamite, jouit de la confiance de l’un et de l’autre, et obtint du prophète, pour son hôtesse, la promesse qu’un fils lui serait donné ; mais bientôt ce fils fut enlevé à l’amour maternel, et la pieuse femme, pleine de foi, comprit que celui qui le lui avait donné et qui le lui avait ôté, pourrait aussi le lui rendre ; elle courut vers Élisée, et celui-ci envoya Guéhazi ; mais, soit manque de foi chez ce serviteur, soit que la mère elle-même ne vît qu’avec défiance le départ de ce messager bien indigne de son maître, Guéhazi posa en vain le bâton du prophète sur le visage de l’enfant, l’enfant ne revint pas à la vie ; Guéhazi avait plus de foi en son maître qu’en Dieu, et son incrédulité ne pouvait opérer des miracles. Plus tard, Naaman ayant été guéri de sa lèpre par le prophète hébreu qu’il était venu consulter, Guéhazi courut après le général syrien pour lui demander la récompense qu’avait refusée son maître ; il mentit pour l’avoir, mentit pour cacher son mensonge, puis mentit au prophète en disant : Ton serviteur n’a été nulle part. Mais la lèpre de Naaman s’attacha à lui avec ses richesses, et lui fut donnée en souvenir éternel de son avarice et de sa fausseté (2 Rois 5). Nous retrouvons encore Guéhazi, mais on ne sait en quelle occasion, racontant à Joram les grandes choses qu’avait faites Élisée (2 Rois 8.4) ; la Sunamite étant survenue pour présenter une requête au roi, le serviteur la reconnut, raconta son histoire, et intéressa tellement le monarque en sa faveur, qu’il lui fit rendre ses champs et tout ce qui lui avait appartenu. Il est évident que Joram, pendant tout cet entretien, observa les prescriptions cérémonielles exigées à l’égard des lépreux ; d’autres pensent que les faits sont intervertis, et que cette conversation eut lieu avant la guérison de Naaman ; d’autres, enfin, supposent, mais sans fondement, que Guéhazi repentant aurait reçu du prophète son pardon et sa guérison, et que c’est lui déjà que l’on voit à côté de son maître à Dothan (2 Rois 6.15).