(Juges 6-8), ou Jerubbaal.
Le cinquième des Juges d’Israël (1245 av. J.-C.), délivra son peuple de l’oppression des Madianites. Ce chef, de la tribu de Manassé, battait le grain à Ophra avec son père, lorsque l’ange de l’Éternel lui apparut et lui annonça que Dieu l’avait choisi pour juge. Il dut commencer par détruire dans sa propre maison toutes les traces de l’idolâtrie qui avait envahi le pays. Les tribus de Manassé, de Zabulon, d’Aser et de Nephthali, se réunissent sous ses ordres au nombre de 32000 hommes contre une armée innombrable ; mais l’armée d’Israël est trop nombreuse encore, et sur une proclamation de Jéhovah qui permet à tous ceux qui sont timides de s’en retourner (cf. Deutéronome 20.1-8), 22000 quittent les rangs et s’en vont ; 10000 hommes restaient ; c’était peu, pour Dieu c’était trop encore ; une nouvelle épreuve fut ordonnée, et la petite armée fut réduite à 300 hommes seulement ; Gédéon les divisa en trois bandes, et ne leur donna d’autres armes qu’une trompette et un flambeau ; puis, au milieu de la nuit, ils fondent sur le camp des Madianites qui s’enfuient et s’entre-tuent ; ils passent le fleuve, où plusieurs périssent sous les coups des Ephraïmites ; Gédéon poursuit jusqu’à Hobah les 15000 hommes qui restent, les défait entièrement, et venge sur les deux chefs Zébah et Tsalmunah ses frères égorgés par ces princes. Les Israélites lui offrent, à lui et à ses enfants après lui, la couronne royale, mais il la refuse et se borne à répondre : Que l’Éternel règne sur vous. Un nuage ternit la gloire de sa victoire : des dépouilles ennemies qui s’élevaient à 1500 livres d’or, il fait une image qu’il recouvre de l’éphod ; il veut rappeler au peuple les gratuités de l’Éternel, et il sanctionne par son action même l’idolâtrie qu’il veut condamner ; le nom de Jérubbéseth qu’il reçut plus tard (2 Samuel 11.21), et qui signifie « il a combattu pour la honte » se rapporte peut-être à cette faute. Le reste de sa vie fut paisible, il eut soixante-dix fils, et mourut dans un âge fort avancé.