Faire pénitence sur le sac et sur la cendre, s’affliger pour ses péchés, ou pour quelque disgrâce, et s’asseoir sur une étoffe grossière et dans la poussière ou dans la cendre, sont des expressions toutes communes dans l’Écriture. Je ne suis que poussière et cendre (Genèse 18.27), disait Abraham au Seigneur. Dieu menace son peuple de faire pleuvoir sur ses terres de la cendre au lieu de pluie (Deutéronome 28.24), afin de les rendre stériles, au lieu de leur donner la fécondité ; pour les dessécher de plus en plus, au Iieu de les humecter. Thamar, après l’outrage que lui fit Amnon son frère, se couvrit la tête de cendres (2 Samuel 13.19). Le Psalmiste, dans sa douleur, dit qu’il se nourrissait de cendre au lieu de pain (Psaumes 101.10) ; c’est une hyperbole. Il était assis sur la cendre, il avait jeté de la cendre sur sa tête ; sa nourriture, son pain était gâté par cette cendre dont il était tout couvert. Jérémie, dans ses Lamentations (Lamentations 3.16), fait dire à Jérusalem que le Seigneur l’a nourrie de cendre. Job dit que l’homme qui n’est que cendre doit aussi retourner en cendre (Job 34 ;15).
On composait une espèce de lessive et d’eau lustrale avec la cendre d’une génisse rousse qu’on immolait au jour de l’expiation solennelle, et dont on distribuait la cendre au peuple ; et on se servait de cette eau pour se purifier, lorsqu’on avait touché un mort ou assisté à des funérailles (Nombres 29.17 Hébreux 9.13).
Les anciens Perses avaient une sorte de supplice, qui consistait à faire mourir dans les cendres certains grands criminels. C’est ainsi qu’on fit périr le méchant Ménélaüs, qui était la cause de tous les troubles dont la Judée était agitée (2 Machabées 13.5-6). On le précipita dans une tour de cinquante coudées de haut, qui était remplie de cendres à une certaine hauteur. Le mouvement que se donnait le criminel pour se tirer de ce lieu l’y enfonçait toujours davantage ; et on augmentait encore cette agitation avec une roue, qui remuait sans cesse la cendre autour delui jusqu’à ce qu’enfin elle l’étouffât. Voyez l’article Supplices.