Fils de Javan, et petit-fils de Noé. Nous avons montré dans le commentaire sur la Genèse (Genèse 10.4), que Céthim avait peuplé la Macédoine. Josèphe entend Céthim de l’île de Chypre ; d’autres, de l’île de Chios ; d’autres, de la Cilicie ; d’autres, de l’Achaïe. Mais l’auteur du premier livre des Machabées l’entend comme nous des Macédoniens, puisqu’il appelle Alexandre, roi des Cithéens (1 Machabées 1.1), et qu’il dit que Persée, roi des Cithéens, a été vaincu par les Romains (1 Machabées 8.5). Daniel (Daniel 11.30) parle des vaisseaux de Céthim, que Bochart croit désigner la flotte romaine. Il veut que Céthim marque l’Italie. Il est vrai que Daniel parle en cet endroit de la flotte romaine : mais il l’appelle flotte de Céthim, parce qu’elle était dans les ports de la Macédoine, lorsqu’elle partit pour aller attaquer Antiochus, sous la conduite de Caïus Popilius ; et c’est de cet événement dont Daniel veut parler dans le passage cité par Bochart. Ainsi la flotte de Céthirn et de Macédoine est aussi flotte romaine dans cette circonstance,
Isaïe parlant de la ruine de Tyr par le roi Nabuchodonosor, dit (Isaïe 13.1) : Criez et hurlez, vaisseaux de la mer, puisque le lieu d’où les navires avaient accoutumé de faire voile a été détruit ; sa ruine viendra de la terre de Céthim. Si la terre de Céthim signifie la Macédoine, comme nous l’avons fait voir dans le commentaire sur le dixième chapitre de la Genèse, ou dans le Dictionnaire, comment peut-en dire ici que la ruine de Tyr causée par Nabuchodonosor, lui viendra de la terré de Céthim ? Ne vaudrait-il pas mieux l’expliquer de la ruine de cette ville par Alexandre le Grand ? Un auteur moderne entend par le mot de Céthim, les Chutéens, habitants de la Susiane, voisine de Babylone ; et sujets de Nabuchodonosor, qui marchèrent sous la conduite de ce prince, et contribuèrent au siège de Tyr avec les autres peuples qui composaient l’armée. Mais en quel endroit de l’Écriture les Chutéens sont-ils désignés sous le nous de Céthim ? Bochart entend les Romains par les Céthim, mais les Romains n’ont eu aucune part au siège de Tyr, dont parle Isaïe ; et sous l’empire romain, Tyr n’était plus un objet digne de leur colère.
Nous croyons que Céthim en cet endroit, comme partout ailleurs, désigne les Macédoniens ; et voici comme nous traduisons l’Hébreu d’Isaïe (Isaïe 23.1) Hurlez, vaisseaux de Tharsis, parce que Tyr est détruite par dedans, elle est découverte du côté que l’on vient de Céthim. On venait de Macédoine à Tyr du côté de la mer. La ville passait pour imprenable de ce côté-là, parce qu’elle était bâtie sur un rocher battu de la mer de tous côtés. Toutefois le prophète prédit qu’elle sera prise, désolée, et découverte de ce côté-là : de plus elle sera ravagée par le dedans, par ses propres habitants ; la division se mettre parmi ses bourgeois, ou parmi les soldats qui la défendent.
Isaïe ajoute au (Isaïe 23.12) : Fille de Sidon, ville de Tyr, faites voile en Céthim et vous n’y trouverez pas même du repos. Cherchez un asile en Macédoine, dans un pays éloigné et maritime, mais Dieu saura vous y poursuivre : sa main ne vous y laissera pas en repos.
Jérémie reprochant aux Israélites leur inconstance dans la religion de leurs pères, leur dit (Jérémie 2.10) : Passez aux îles de Céthim et voyez : députez à Cédar, et informez-vous, si jamais nation a fait ce que vous avez fait, si une nation a abandonné ses dieux. Le prophète parle des îles de Céthim, du pays de Macédoine sous le nom d’île, à la manière des Hébreux, qui appellent ainsi les Péninsules et les pays maritimes.