L’Écriture attribue souvent la colère au Seigneur, non que Dieu soit capable de ces mouvements déréglés que cause cette passion, mais parce qu’il punit les méchants avec la sévérité d’un père ou d’un maître irrité.
La colère se met souvent pour la peine, pour le châtiment. Le magistrat est vengeur pour la colère : Vindex ad iram, dit saint Paul (Romains 13.4) ; c’est-à -dire, pour la vengeance. Dieu est-il injuste, lui qui fait sentir les effets de sa colère ? Qui infert Iram (Romains 3.5), c’est-à -dire pœnam. La colère est sortie du Seigneur, et elle commence à se faire sentir : Jam enim egressa est ira a Domino, et plaga desoevit (Nombres 16.46).
Souvent on joint la colère à la fureur : Ira furoris, même en parlant de Dieu ; mais c’est pour exagérer les effets de sa colère, ou les justes sujets de son indignation : Quoe est hoec ira furoris ejus immensa (Deutéronome 29.24) ? Eloignez de nous la fureur de votre colère : Averte a no-bis furorem iroe tuoe (2 Chroniques 29.10).
Les Hébreux mettent la colère dans le nez : Que votre nez ne se fâche pas, ne s’enflamme pas. Un homme colère est appelé au court nez, et le patient au nez long. Voyez nez.
Le jour de la colère est le jour du jugement de Dieu, le jour de sa vengeance. Saint Jean-Baptiste l’appelle aussi la colère future (Matthieu 3.7) : Quis vos docuit fugere a ventura ira ? et saint Paul aux Thessaloniciens (1 Thessaloniciens 1.10) : Eripuit nos ab ira ventura ; et : Vous vous amassez un trésor de colère au jour de la colère, ou de la vengeance (Romains 2.5).
Nous étions tous enfants de colère (Éphésiens 2.3) ; et ailleurs (Romains 9.22) : Nous étions des vases de colère, destinés à la destruction.
Donner lieu à la colère : Dure locum irce (Romains 12.19). N’irritez pas les méchants, déjà assez animés contre vous ; évitez leur rencontre, et laissez tomber leur colère ; ne vous exposez pas mal à propos à leur emportement. Quand on rencontre un animal fougueux et en fureur, on se détourne et on l’évite : faites-en de même envers vos persécuteurs. Autrement : Donnez lieu à la colère de Dieu ; attendez les moments, ne vous empressez pas de vous venger, Dieu saura vous faire justice.
Les vases de la colère de Dieu (Jérémie 1.25) sont tous les instruments dont il se sert pour nous punir ; la guerre, la disette, la stérilité, les maladies, etc., mais surtout la guerre, qui est l’assemblage de tous les maux et la plénitude du calice de la colère de Dieu. Consommer, achever, remplir sa colère, c’est-à -dire, en faire sentir les effets dans toute la rigueur.
Tout le pays est ruiné et désolé par la co Ière de la colombe (Jérémie 25.38) : A facie iroe columboe ; et ailleurs (Jérémie 46.16) : Fuyons dans notre pays devant le glaive de la colombe ; c’est-à -dire des Chaldéens, qui portaient, dit-on, une colombe dans leurs enseignes, à cause de Sémiramis qui avait été métamorphosée en colombe. [Voyez Ascalon]. Mais les meilleurs interprètes traduisent le nom de Jonah, qui signifie quelquefois une colombe, par un ravisseur, un destructeur, un ennemi, tel qu’était Nabuchodonosor à l’égard des Juifs [Voyez colombe, qui suit].