C’est ainsi qu’on appelle aujourd’hui les Égyptiens qui font profession du Christianisme. Ce nom vient apparemment d’Aigyptos, ou d’Aicuphtos, en retranchant Ai. Il est souvent parlé de l’Égypte dans l’Écriture, sous le nom de Mizraim, dans les livres écrits en hébreu ; et d’Aigyptos, dans ceux qui sont écrits en grec [Voyez Égypte. « Parmi tous ces débris des anciens peuples, dit Michaud, le plus considérable est la nation des Cophtes ; on en compte encore cent soixante mille en Égypte : ils forment le vingtième des habitants de la capitale ; les Cophtes ont toujours été chargés de mesurer les terres, de lever les impôts, ils n’ont jamais cessé d’administrer, comme agents secondaires, les finances du gouvernement, et même celles des grands personnages du pays. Quoique les Cophtes aient été souvent persécutés, ils ont conservé en Égypte quarante-cinq églises, vingt-six dédiées à la Vierge, dix-neuf à saint Georges. On peut dire que ce peuple est aujourd’hui ce que sont tous les peuples qui ont vécu longtemps dans la servitude, et qui se sont arrangés pour y vivre l’Égypte n’a point d’habitants plus patients, plus souples et plus dociles que les Cophtes. Ils passent pour descendre des anciens Égyptiens ; ils en ont le caractère triste et mélancolique ; leur langue est devenue, pour les savants, comme la clef des hiéroglyphes ; mais cette langue ils ne la parlent plus ; leurs prêtres les moins ignorants peuvent à peine déchiffrer les livres dépositaires de leurs traditions religieuses. Lorsqu’on voit l’obstination invincible avec laquelle ils restent attachés à leurs croyances hérétiques, on aimerait presque mieux qu’ils fussent demeurés fidèles au culte d’Osiris, de Phta ou d’Amoun-ra ; nous aurions du moins sous les yeux des ruines vivantes de l’antiquité, des ruines qui pourraient quelquefois suppléer au silence des sphinx, des obélisques et des pyramides, ce qui vaudrait beaucoup mieux que les doctrines d’Arius, d’Eutychès et de tant d’autres. »]