Proesepe, ou Proesepium ; mangeoire des animaux. Saint Luc raconte (Luc 2.7) que la sainte Vierge et saint Joseph n’ayant pu trouver place dans l’hôtellerie publique, furent obligés de se retirer dans l’étable, où la sainte Vierge mit au monde Jésus-Christ, et l’ayant emrnaillotté, le coucha dans une crèthe. Les anciens Pères qui parlent du lieu de la naissance du Sauveur, marquent toujours qu’il naquit dans une caverne creusée dans le roc. Saint Justin et Eusèbe disent que ce lieu n’est pas dans la ville de Bethléhem, mais à la campagne et près de la ville. Ils en devaient être mieux informés que d’autres, puisque saint Justin était du pays, et qu’Eusèbe y avait sa demeure. Saint Jérôme met cette caverne à l’extrémité de la ville de.Bethléhem, vers le midi. [Voyez Bethléem].
La sainte Vierge fut obligée de mettre l’enfant Jésus nouveau-né dans la crèche de l’étable où elle était, parce qu’elle n’avait point de berceau, ni d’autre lieu où elle pût le placer. La crèche était apparemment ménagée dans le rocher, et il pouvait y avoir, au dedans de la crèche de pierre, une auge de bois, où l’enfant Jésus fut couché. La crèche que l’on conserve à Rome est de bois. Un auteur latin, cité dans Baronius sous le nom de saint Chrysostome, dit que la crèche où Jésus-Christ fut mis, était de terre, et qu’on l’avait ôtée pour mettre en sa place une crèche d’argent.
Les peintres ont accoutumé de représenter auprès de la crèche du Sauveur un bœuf et un âne. On cite pour ce sentiment ce passage d’Isaïe (Isaïe 1.3) : Le bœuf a reconnu son Maître, et l’âne la crèche de son Seigneur ; et ces autres d’Abacuc (Abdias 3.2) : Vous serez connu au milieu de deux animaux ; et plusieurs Pères, qui disent que Jésus-Christ dans la crèche a été reconnu par le bœuf et par l’âne l’auteur du poeme sous le nom de Lactance est exprès pour ce sentiment ; aussi bien que l’auteur du livre des Promesses, cité sous le nom de saint Prosper. Mais, nonobstant ces autorités, plusieurs crititiques doutent que le bœuf et l’âne aient été dans l’étable de Bethléhem ; ni l’Évangile, ni les plus anciens Pères ne l’ayant poiiit remarqué ; et les passages d’Isaïe et d’Abacuc, que l’on cite pour le prouver, ne le marquant pas distinctement,