Saint Paul dans sa seconde Épître à Timothée (2 Timothée 4.10), dit que Crescent est allé en Galatie ou en Gaule, et Tite en Dalmatie. Eusèbe, saint Épiphane, la Chronique d’Alexandrie, Nicéphore, un anonyme cité par Œcuménins, Dorothée tiennent que Crescent a prêché dans les Gaules. Saint Jérôme, Usuard, Adon le tiennent de même. On croit qu’il fonda l’église de Vienne en Dauphiné, et c’est la tradition de cette église. Serrarius, dans son histoire de Mayence, dit qu’il est l’apôtre de l’église de Mayence ; et il cite pour son sentiment l’abbé Rupert : mais il reconnaît que ni le Missel, ni le Bréviaire de cette église, ni aucun ancien monument ne parlent de saint Crescent, comme fondateur de l’église de Mayence.
La tradition de l’église de Vienne n’est pas beaucoup mieux fondée, Cette tradition n’est pas fort ancienne. Il n’y a pas deux cents ans que l’on a commencé à mettre le nom de saint Crescent dans les litanies de cette église. Dans les disputes qui s’élevèrent entre l’église d’Arles et celle de Vienne, sur le droit de métropole, on ne s’avisa pas de faire valoir la mission de saint Crescent. Il est vrai que l’on produit une lettre du pape Paul I à Charlemagne, où il dit que la ville de Vienne a eu pour martre saint Crescent, collègue des apôtres. Mais cette lettre, n’ayant été produite que dans ces derniers temps ; est fort suspecte de supposition. Les Latins font mourir saint Crescent le 27 de juin ; et les Grecs le 30 de juillet. Les Constitutions des apôtres fixent son apostolat dans la Galatie, et disent qu’il y est mort. [Voyez Gaules].