Troisième fille du grand Agrippa et de Cypros. Elle fut d’abord fiancée à Épiphane, fils d’Antiochus, roi de Comagène, sous la promesse que ce jeune prince fit de prendre la circoncision. Mais n’ayant pas voulu exécuter cette condition, le mariage fut rompu. Drusille épousa ensuite Azize, roi des Emesséniens. Mais peu de temps après elle quitta Azize, pour épouser Claude Félix, gouverneur de Judée (1), dont elle eut un fils nommé Agrippa. Ce fut devant Drusille et devant Félix son mari que saint Paul parut (Actes 24.24-25), et rendit témoignage à la religion de Jésus-Christ. Et comme l’Apôtre parlait avec sa force ordinaire de la justice, de la chasteté, et du jugement dernier, Félix effrayé lui dit : En voilà assez pour le présent ; je vous ferai venir quand il sera temps. Drusille passa pour une des plus belles personnes de son siècle, mais elle ne passa pas pour la plus chaste.
(1) Voilà une singulière contradiction dans la vie de Drusille ; elle répudia (les femmes, à cette époque, s’attribuaient le droit de répudier leurs maris, tout comme les hommes s’étaient attribué celui de répudier leurs femmes ; et pourquoi pas ?) Drusille donc répudia son fiancé Épiphane (les fiançailles formaient le lien matrimonial), parce qu’il refusait de tenir sa promesse, c’est-à-dire d’embrasser le judaisine et elle épousa Aziz, qui avait adopté exprès ce culte ; mais elle le répudia aussi pour épouser Félis, qui était et resta païen.