Fille d’Aminalib, sœur de Nahassou et femme d’Aaron. Elle fut mère de Nadab d’Abiu, d’Eléazar et d’Ithamar (Exode 6.23).
Épouse de Zacharie et mère de Jean-Baptiste. Saint Luc (Luc 1.5) dit qu’elle était des filles d’Aaron, c’est-à -dire, de la race des prêtres. Mais tout ce que l’on dit de son père et de sa mère c’est nullement certain. On sait que l’ange ayant annoncé à Zacharie la naissance future de Jean-Baptiste, et Zacharie étant de retour dans sa niaison, Élisabeth conçut. L’Église grecque fait une fête de cette conception de saint Jean dans le sein d’Élisabeth le 23 de septembre ; et les plus anciens martyrologes des Latins la marquent le 24 du même mois. Élisabeth cacha pendant cinq mois (Luc 1.24-25) la grâce que Dieu lui avait faite ; mais l’ange Gabriel la découvrit à la sainte Vierge (Luc 1.36-37), et lui annonça cette conception miraculeuse comme un gage et une assurance de la naissance du Messie dont elle devait devenir mère sans avoir commerce avec aucun homme.
Aussitôt Marie se hâta d’aller à Hébron pour visiter sa cousine sainte Élisabeth. Dès qu’elle entra dans la maison de Zacharie et qu’elle l’eut saluée, l’enfant que portait Élisabeth tressaillit dans son sein, et Élisabeth, remplie du Saint-Esprit, s’écria : Soyez bénie entre toutes les femmes, et béni soit le fruit de-votre ventre d’où me vient ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? car aitssitôt que votre voix a frappé mes oreilles, mon enfant a tressailli de joie. Vous êtes bien heureuse d’avoir cru, parce que tout ce qui vous a été prédit par le Seigneur arrivera. Marie demeura avec Élisabeth pendant trois mois (Luc 1.56-57), et elle fut apparemment témoin des merveilles qui arrivèrent à la naissance de ce saint précurseur, car, lorsqu’on vint le huitième jour pour circoncire l’enfant, comme on lui donnait le nom de Zacharie,. sa mère répondit que son nom était Jean. On fit signe à Zacharie, qui était devenu muet depuis l’apparition de l’ange, et, ayant pris des tablettes., il écrivit : Jean est son nom. Aussitôt le lien de sa langue fut délié, et il commença à louer Dieu.
Les Orientaux croient qu’Hérode, ayant résolu de faire mourir le fils de Zacharie avec les enfants de Bethléem, Élisabeth, mère de l’enfant, le porta dans les montagnes pour le cacher ; mais, comme elle ne pouvait monter, elle s’adressa à la montagne et lui dit : Montagne de Dieu ; recevez-moi avec mon fils. Aussitôt la montagne s’ouvrit, les reçut sans son sein et les cacha. L’ange du Seigneur était avec eux pour les garder, et ils étaient environnés de lumière. Cependant Hérode fit demander à Zacharie où était son fils ; Zacharie n’ayant pas voulu le lui déclarer, ce prince le fit tuer dans le temple même, entre l’autel des holocaustes et le vestibule du temple. C’est ce qu’on lit plus au long dans le Protévangile de saint Jacques et dans d’autres anciens documents qui ne sont pas reçus pour authentiques dans l’Église.
Quant à la parenté de la sainte Vierge et de sainte Élisabeth, elle ne peut faire aucune difficulté ; car encore qu’Élisabeth fût de la tribu d’Aaron, et Marie de celle de Juda, elles pouvaient fort bien être parentes, soit qu’un parent de Marie de la tribu de Juda ait épousé, par exemple, la mère d’Élisabeth, ou que le père d’Élisabeth ait épousé une fille de Juda, parente de Marie. Aucune loi n’obligeait les prêtres juifs de n’épouser que des filles de leurs tribus, ni ne défendait aux filles de la race des prêtres d’épouser des hommes d’une autre tribu que de celle de Lévi. Il n’y avait qu’un seul cas où les filles étaient contraintes de se marier dans leurs tribus : c’est lorsqu’elles étaient héritières dans leurs familles, au défaut de frères (Nombres 27.1-2 ; 36.1-6) [Voyez Huré, au mot Élisabeth].