Troisième station des Israélites, après leur sortie d’Égypte (Exode 13.20 ; Nombres 33.6). Etham devait être vers la pointe de la mer Rouge. C’est peut-être la même que Buthus ou Buthum d’Etham, les Hébreux allèrent à Phihahiroth [Etham, d’après Barbié du Bocage et M. Léon de Laborde, ne marque pas la troisième station des Israélites, mais seulement la deuxième, en comptant Soccoth pour la première, et avant de passer la mer Rouge. « La position d’Etham, in extremis finibus solitudinis (Exode 13.20), est naturellement, dit M. de Laborde (Commentairesur l’Exode, pages 72, col. 2), entre Soccoth et la mer Rouge, un peu plus rapprochée de la mer que du précédent campement. Au milieu d’une plaine de sable et de rochers assez accidentés, sans cependant qu’une chaîne de montagnes ou de collines puisse fixer de limite, il serait difficile de déterminer d’une manière précise une position qui n’est indiquée que par un nom sans signification. Aujourd’hui encore, ce désert, qui n’appartient a aucune tribu, n’a pas de lieu de halte habituel, tandis que dans les autres parties du désert, une source, une caverne, un rocher, est un but que les caravanes atteignent chaque soir à leur tour ; ici, elles campent au hasard là où la nuit les surprend…
…La remarque contenue dans le texte, qu’Etham est à la frontière du désert, nous serait d’une grande utilité, si nous pouvions déterminer quelle était alors la limite des possessions égyptiennes et celle du désert ; mais ces limites, qui ne se fixent pas par les terrains cultivés, sont toujours arbitraires : elles dépendent du plus ou moins de puissance, d’un côté, du plus ou moins d’audace, de l’autre. »
Moïse dit dans l’Exode (Exode 15.22-23), qu’ayant fait partir les Israélites de la mer Rouge, ils entrèrent dans le désert de Sur, marchèrent trois jours sans trouver d’eau et arrivèrent à Mara ; et dans le texte parallèle des Nombres (Nombres 33.8), il dit qu’ayant passé par le milieu de la mer Rouge, les Israélites entrèrent dans le désert, et qu’après avoir marché trois jours dans le désert d’Etham, ils campèrent à Mara. C’est que la mer Rouge, à l’endroit où la passèrent les Israélites, partage en deux le désert d’Etham, et que la partie située à l’orient de cette mer portait aussi le nom de Sur ou de Sour.
« Le nom de Sour s’est conservé dans la vallée de Sdour, dit encore M. de Laborde (Ibid., pages col. 1), et il me semble appartenir plutôt à cette localité précise (Exode 15.22) qu’au désert entier ; mais c’était l’habitude de Moïse, comme elle est celle des Arabes, de transporter souvent les noms d’une partie à l’ensemble : le désert de Sour, le désert de Pharan. Dans les Nombres, où l’on est nécessairement plus précis, parce que le récit empiète moins sur la nomenclature, il est dit (Nombres 33.8) : Ambulantes tribus diebus per desertum Etham, castrametati sunt in Mara. Voilà donc bien le désert d’Etham, où se trouvaient les Hébreux en abordant sur, la rive orientale, rétabli sur toute la côte où il ne fait qu’un jusqu’à Mara et Elim, donnant seulement passage à Ouadi-Sdour, le désert de Sour. La description d’un géographe ne saurait être plus rigoureusement exacte. »
M. Champollion Figeac avait adopté une autre opinion sur la position d’Etham. « Le premier jour, dit-il (Précis de l’hist d’Égypte, dans l’Univers pittoresque, pages 17, col. 1), les Hébreux arrivèrent à un lieu nommé Soccoth ; le second, au fond du désert, entre la mer et des rochers inaccessibles, et cette position est encore reconnaissable à Byr-Soneys, où un coude de la mer se joint à la haute chaîne du mont Attaka, et semble fermer le désert. » Et M. de Laborde (Comm., appendice, pages 34., col. 1) remarque « que l’opinion des savants français qui cherchent Etham à l’endroit où se trouve aujourd’hui Bir-Suez (Voyez en particulier Dubois-Aymé dans sa dissertation sur le séjour des Hébreux en Égypte, Descript tome 8 pages 113) a pour elle beaucoup de vraisemblance. Cet tndroit est ainsi décrit par le P.Sicard, page 61 : « On arrive enfin à l’issue de la vallée, et l’on se trouve dans la plaine de Suez ; on découvre la ville ainsi que la mer, et l’on descend par une pente douce à Bir-Suez ou fontaines de Suez : ces fontaines ne sont qu’à une lieue de Suez. » C’est à-peu-près dans cette région que doit avoir été situé Ethan, désigné comme étant à l’extrémité du désert, et conduisant à Bir-Suez, suivant cette remarque de Dubois Aymé : a L’eauest très-rare dans toute cette contrée, et ces fontaines doivent fixer les stations des caravanes. »
[ou plutôt Étam]. Rocher d’Etham, où Samson se retira, après avoir brûlé les moissons des Philistins (Juges 15.8).
Ou Aitham, Éthan ou Aithan. Dans la tribu de Juda. Il paraît par le second livre des Paralipomènes (2 Chroniques 11.6), qu’Ethan ou Aithan était entre Bethlehem et Thécué. Josèphe parle d’un lieu de plaisance appelé Hétan, à la distance de deux schœnes de Jérusalem, c’est-à-dire, à cinq lieues de cette ville, où Salomon allait souvent, parce que ce lieu était très-agréable par ses beaux jardins et par ses belles eaux. C’est apparemment de là que Pilate, peu d’années avant la ruine de Jérusalem, avait amené par des aqueducs des eaux dans la ville, à grands frais, et par de fort longs circuits, à cause des montagnes qui se trouvaient sur le chemin. Les voyageurs, parlent des belles eaux et des vastes bassins que l’on voit encore aujourd’hui au voisinage de Bethléhem, et que la tradition du peuple croit, avecbeaucoup de fondement, avoir été faits par Salomon. Ces bassins sont d’urr ouvrage magnifique, et les eaux y sont très-belles et très-abondantes. Il y a trois bassins : le premier a deux cents pas de long et cent de large ; le second a cent quatre-vingt-dix pas de long, cent quinze de large, et soixante de haut ; le troisième a deux cent quatre-vingt-neuf pas de long, cent quatre-vingt-dix-sept de large, et cent quatre de haut. On voit aussi des restes de l’aqueduc qui conduisait ces eaux dans Jérusalem.
Ou plutôt Ethan, lieu délicieux par ses belles eaux et par ses beaux jardins, à deux scheenes (b) ou soixante stades, c’est-à-dire à six lieues de Jérusalem, vers le midi, où, Salomon allait souvent pour se divertir. Il y avait au même endroit une ville nommée Etham (Josué 15.60), dans le grec des Septante, et (1 Chroniques 1V, 32 ; 2 Chroniques 11.6), et Joseph. Antiquités judaïques 1.8.C.51, 3.
Les voyageurs parlent des belles eaux qu’on voit encore à cinq ou six lieues de Jérusalem. Nous croyons que ce sont les mêmes que Pilate fit conduire à Jérusalem, et on remarque encore aujourd’hui des ruines de l’aqueduc qui les y amenait. Quelques-uns croient que les fleuves d’Ethan, dont il est parlé dans le psaume (Psaumes 73.15), ne sont autres que ces eaux d’Etham. [Voyez
Aqueduc et fontaine Scellée].