Fils et successeur du grand Nabuchodonosor, roi de Babylone gouverna d’abord le royaume pendant la maladie de son père, qui s’était mis dans l’esprit qu’il était métamorphosé en bœuf (Daniel 4.9). Mais après sept ans, l’esprit étant revenu au roi et son imagination s’étant guérie, il remonta sur le trône ; et Evilinérodach fut, à ce que l’on croit, mis en prison par son père (Daniel 4.31-33). Ce fut dans cette prison qu’Evilrnérodach fit connaissance et amitié avec Jéchonias, roi de Juda, qui avait été amené en Babylone par Nabuchodonosor ; en sorte que, aussitôt après la mort du roi, Evilmérodach étant monté sur le trône tira Jéchonias de prison, le combla de faveurs, et le plaça au-dessus de tous les autres rois qui étaient dans sa cour à Babylone (2 Rois 25.27 ; Jérémie 52.31).
Les Hébreux et, après eux, saint Jérôme et plusieurs interprètes disent qu’Evilmérodach, après la mort de son père, voyant que les premiers du royaume faisaient difficulté de le reconnaître, craignant que Nabuchodonosor ne fût encore en vie, Evilmérodach, pour les convaincre qu’il était véritablement mort, le fit tirer du tombeau et traîner par les rues à la vue de tout le monde d’autres ajoutent que Jéchonias lui inspira de faire déterrer le roi son père, et d’en donner le corps haché à trois cents corbeaux, de peur qu’il ne revint du tombeau comme il était revenu de sa métamorphose en bœuf.
Evilmérodach ne régna qu’un an, suivant notre chronologie, et il eut pour successeur immédiat son fils Balthasar. Josèphe dit qu’il eut pour successeur Nériglissor, puis Labosordach, et enfin Balthasar, dont nous parlons ici ; et cette disposition est suivie par saint Jérôme et par quelques autres. Ce n’est point ici le lieu d’entrer dans le fond de cette difficulté. On peut voir notre discours sur les monarchies d’Orient, à la tête d’Isaïe, et notre commentaire sur Daniel, v. 1, pages 627, 628, 629, et notre Histoire de l’Ancien Testament.