Ce terme se prend non-seulement dans sa signification ordinaire et littérale, mais aussi en général pour un parent, un homme du même pays, de la même nation ; et encore plus généralement pour un homme en général, pour notre prochain, dans l’idée que Jésus-Christ a voulu que nous ayons de tout le monde, et qu’il nous a commandé d’aimer comme nous-mêmes.
Frère se met aussi quelquefois pour celui qui ressemble à un autre dans le bien comme dans le mal (Proverbes 18.9) : Celui qui est mou et lâche dans ses ouvrages est frère de celui qui les dissipe, et qui ruine ses affaires. Et Job (Job 30.29) : J’ai été frère du dragon et compagnon des autruches. Je les ai imités dans leurs cris de douleur et dans leur fuite des hommes. Et l’Ecclésiastique (Ecclésiaste 34.27) : Celui qui répand le sang et celui qui trompe l’ouvrier à gages sont frères ; ces deux crimes sont égaux.
Frère se met aussi pour l’ami, pour l’époux, comme la sœur pour l’épouse. Quis mihi det te fratrem meom, sugentem ubera matris meoe ; (Cantique 8.1) ? Et Vulnerasti cor meim, soror mea sponsa (Cantique 4.9). Et Job (Job 1.14) : J’ai dit à la vermine : Vous êtes ma sœur. Et Salomon, dans les Proverbes (Proverbes 7.4) : Dites à la sagesse : Vous êtes ma sœur.
Selon la loi de Moïse (Deutéronome 25.7), le frère d’un homme mort sans enfants était obligé d’épouser la veuve de son frère, pour lui susciter des enfants, afin que son nom et sa mémoire ne fussent pas éteints dans Israël. Voyez ci-après les articles Lévirat et veuve [Frères. La coutume entre les rois de s’appeler frères est très-ancienne (1 Rois 9.13 ; 1 Rois 20.33). Aujourd’hui les souverains s’appellent cousins ; il serait curieux de savoir quand et surtout pourquoi ce changement de qualification a eu lieu. Le nom de frères se donnait souvent aussi aux gouverneurs des provinces. 2 Machabées 11.21]