Les Hébreux avaient plusieurs sortes de gâteaux, qu’ils offraient dans le temple. Ces gâteaux étaient de farine de froment ou d’orge : on les pétrissait quelquefois avec de l’huile, et quelquefois avec du miel, et quelquefois on se contentait de les frotter d’huile, quand ils étaient cuits, ou de les faire frire dans l’huile sur le feu dans une poêle. Dans la cérémonie de la consécration d’Aaron, on offrit en sacrifice un veau et deux béliers (Exode 29.1-2) avec du pain sans levain, des gâteaux sans levain frottés d’huile, des tourteaux sans levain arrosés d’huile, le tout de la plus pure fleur de farine.
Le texte hébreu appelle mincha (Lévitique 2.14) toutes les offrandes qui se faisaient de grains ou de farine, de pâte, de pain ou de gâteaux, de quelque nature qu’ils fussent. Ces offrandes étaient offertes ou seules, ou avec d’autres choses. Quelquefois on offrait de la pure farine (Lévitique 2.1). Quelquefois c’étaient des gâteaux ou autres pièces de four (Lévitique 2.4) ; d’autres fois c’étaient des gâteaux cuits dans la poêle (Lévitique 2.5), ou cuits dans une poêle percée ou sur un gril (Lévitique 2.7) à sec. Enfin un offrait quelquefois des épis pour les griller et en tirer le grain, peur ensuite le réduire en farine ou en gruau (Lévitique 2.14).
Toutes ces manières d’offrandes, de pâtes, de grains, de pain, de gâteaux ou de farine, étaient instituées principalement en faveur des pauvres, qui ne se trouvaient pas en état de faire des sacrifices d’une plus grande valeur. Ce qui doit s’entendre des offrandes volontaires, et qui n’étaient point ordonnées par la loi : car pour les sacrifices d’obligation, la loi avait changé un animal contre un autre ; par exemple (Lévitique 14.21), au lieu de deux agneaux et une brebis, elle permet aux pauvres de n’offrir qu’un agneau et deux petits de colombe.
Quant à la manière d’offrir des gâteaux, il fallait observer, premièrement, que ces offrandes fussent salées et sans levain ; car on n’offrait rien sur l’autel qui ne fût salé, ni rien où il se trouvât du levain ; mais ou pouvait donner aux prêtres, pour leur nourriture, des pains levés et ordinaires. Si donc les gâteaux qu’on offrait étaient cuits au four, et arrosés d’huile, ou pétris avec de l’huile (Lévitique 2.4-5), on offrait le tout au prêtre, qui élevait cette offrande au Seigneur, puis en prenait ce qui devait être brûlé sur l’autel, le jetait sur le feu, et gardait le reste pour lui. Si l’offrande était d’un gâteau pétri avec de l’huile, et cuit dans la poêle, on le réduisait en miettes, on jetait de l’huile par-dessus, puis on le présentait au prêtre, qui en prenait plein sa main, le jetait sur le feu de l’autel, et le reste était à lui.
Que si ces gâteaux ou ces pains étaient offerts avec des sacrifices d’animaux, comme il était ordinaire (car les grands sacrifices étaient toujours accompagnés de leurs offrandes de gâteaux, et de leurs libations de vin et d’huile), on pétrissait ces pains ou ces gâteaux avec de l’huile, et on les offrait au Seigneur, non en les versant sur la tête de l’animal qui allait être immolé, comme il se pratiquait chez les Grecs et les Romains, mais on les répandait sur le feu où l’hostie se consumait. La loi avait réglé la quantité de farine, de vin et d’huile qui devait accompagner chaque victime ; car autre était la quantité qu’on en offrait aux sacrifices de bœufs, autre aux sacrifices de moutons, autres à ceux de chèvres, de brebis ou d’agneaux (Nombres 28.1-3). On ajoutait aux sacrifices de bœufs trois assarons de fleur de farine, pétrie avec la moitié d’un hin d’huile et un demi-hin de vin ; à ceux de moutons, deux assarons ou deux dixièmes, de fleur de farine, avec un tiers de hin d’huile et un tiers de hin de vin ; à ceux de chèvres et de brebis, d’agneaux et de chevreaux, un dixième de fleur de farine, pétrie avec un quart de hin d’huile et un quart de hin de vin. On peut voir dans la table des réductions des mesures creuses desillébreux, la ca pacité de l’assaron et du hin.