En latin libertinus. Ce terme signifie proprement un esclave mis en liberté. Dans les Actes des Apôtres (Actes 6.9), il est parlé de la synagogue des affranchis, qui s’élevèrent contre saint Étienne, qui disputèrent contre lui, et qui témoignèrent beaucoup de chaleur à le faire mourir. Les interprètes sont fort partagés sur ces libertini ou affranchis. Les uns croient que le texte grec qui porte libertini est fautif et qu’il faut lire Libystini, les Juifs de la Lybie voisine de l’Égypte. Le nom de libertini n’est pas grec, et les noms auxquels il est joint dans les Actes font juger que saint Luc a voulu désigner des peuples voisins des Cyrénéens et des Alexandrins. Mais cette conjecture n’est appuyée sur aucun manuscrit, ni sur aucune version, que l’on sache.
D’autres croient que les affranchis dont parlent les Actes étaient des Juifs que Pompée et Sosius avaient emmenés captifs de la Palestine en Italie, lesquels, ayant obtenu la liberté, s’établirent à Rome et y demeurèrent jusqu’au temps de Tibère qui les en chassa, sous prétexte des superstitions étrangères qu’il voulait bannir de Rome et de l’Italie. Ces affranchis purent se retirer en assez grand nombre dans la Judée et avoir une synagogue à Jérusalem, où ils étaient lorsque saint Étienne fut lapidé. Les rabbins enseignent qu’il y avait dans Jérusalem jusqu’à quatre cent quatre-vingts synagogues, sans compter le temple.