Une des quatre parties du monde [ancienne division]. Elle fut principalement peuplée par Cham et par ses descendants (Genèse 10.6-13, 14). Mizraïm peupla l’Égypte. Les Phetrusim, les Nephtuim, les Casluim, les Ludim peuplèrent d’autres parties de ce pays, dont on ne sait pas aujourd’hui distinctement les limites. Nous mettons Laabim dans la Libye et Phut entre la Numidie et la Libye le long de la Méditerranée. On croit que plusieurs des chananéens chassés de leur pays par Josué, se retirèrent en Afrique. Les Mahométans croient aussi que les Amalécites, qui habitaient anciennement aux environs de la Mecque, en furent chassés par les rois descendus de Zioram. On peut voir cette matière traitée avec étendue dans notre Dissertation sur le pays où les chananéens se retirèrent, imprimée à la tête du livre de Josué [« L’Afrique est située au S. de l’Europe, dont elle est séparée par la mer Méditerranée, et se rattache à l’Asie, au Nord-Est, par l’isthme de Suez ; du reste, elle est partout entourée par les eaux de la mer. Sa forme est celle d’un grand triangle, dont la base est formée par la Méditerranée, et le sommet par l’extrémité sud, le cap de Bonne-Espérance. Malgré la désignation de cette contrée, faite par le traducteur de la Bible dans le passage où le prophète Isaïe (Isaïe 66.19) prédit la conversion future des gentils, il ne faut pas lui attribuer un sens plus étendu que le prophète n’en donne au terme qu’il emploie ; il ne pouvait avoir sur l’Afrique les mêmes idées que les modernes. Les connaissances des Hébreux n’étaient point en effet à beaucoup près aussi avancées, elles se bornaient aux parties septentrionales et orientales de cette grande contrée, et encore étaient-elles à beaucoup d’égards très-vagues. Quant à la dénomination Afrique, appliquée par les Romains à tout ce qu’ils en connaissaient, elle a été adoptée par les modernes, mais elle n’appartenait primitivement qu’à cette partie de l’Afrique qui est, située à l’opposé de l’Italie, et qui forma autrefois le territoire de la république de Carthage. Ce nom reçut d’eux la même extension que celle que les Grecs avaient donnée auparavant au mot Libye, et les auteurs sacrés au mot Éthiopie (Barbié du Bocage). »]