Dans Moïse (Exode 14.9-10, 16,17) la gloire du Seigneur marque ordinairement sa présence ; lorsqu’il parut, par exemple, sur le mont Sinaï, ou que la nue lumineuse, qui marquait sa présence, descendait sur la tente des assemblées. Moïse, Aaron, Nadab, Abiu, et les soixante-dix anciens d’Israël, montèrent à Sinaï, et virent la gloire du Seigneur. Or la gloire du Seigneur était comme un feu ardent sur la montagne ; sous ses pieds était comme l’éclat du saphir et comme le ciel lorsqu’il est dans sa plus grande pureté. La gloire du Seigneur apparut aussi aux Israélites dans la nuée après leur murmure, et lorsqu’il leur donna la manne et les cailles (Exode 16.7-10). Moïse ayant demandé instamment à Dieu qu’il lui plût lui découvrir sa gloire (Exode 33.18-22), Dieu lui dit : Vous ne pourrez voir ma face, car nul homme n’est capable d’en supporter l’éclat sans mourir ; mais je vous placerai à l’entrée d’un rocher ; et lorsque ma gloire passera devant ce rocher, je vous couvrirai de ma main, afin que vous ne soyez pas accablé par le poids de ma gloire ; mais quand je serai passé, j’ôterai ma main, et vous me verrez par le dos, mais vous ne verrez point ma face. [Voyez Josué, addition, paragraphe 32]
L’arche de Dieu est nommée la gloire d’Israël (1 Samuel 4.21-22), et la gloire de Dieu (Psaumes 25.8). Lorsque l’arche fut prise par les Philistins, on dit : Translata est gloria de Israël ; et le Psalmiste dit qu’il a tendrement aimé la maison de Dieu, et le lieu de la demeure de sa gloire.
Le Psalmiste, en quelque endroit, appelle ses instruments de musique, sa gloire (Psaumes 29.13) : Ut cantet tibi gloria mea. Et ailleurs (Psaumes 56.9s) : Exsurge, gloria mea, exsurge psalterium et cithara. Voyez aussi (Psaumes 108.3).
Les ornements des prêtres du Seigneur sont appelés des habits de gloire ; et les vases sacrés du temple, des vases de gloire (Exode 28.2-20 Ecclésiaste 50.14) : Vasa glorioe eus captiva abducta sunt (1 Machabées 2.9-12. Ecce sancta nostra et pulchritudo nostra, et claritas nostra desolata est, etc., dit Matathias, père des Machabées. Salomon dans toute sa gloire, dans son éclat et ses plus riches ornements, n’était pas plus beau qu’un lis.
Les Israélites, en abandonnant le Seigneur dans le désert (Psaumes 105.20), changèrent leur gloire dans une figure de veau qui broute l’herbe. Lorsque les prophètes veulent marquer la conversion des Gentils, ils disent que la gloire du Seigneur remplira toute la terre, ou que toute la terre verra la gloire du Seigneur. Et saint Paul appelle en plus d’un endroit le bonheur des fidèles, qui ont embrassé la foi de Jésus-Christ, la gloire des enfants de Dieu (Romains 5.2 ; 8.21 ;2 Corinthiens 4.4).
Lorsque les Hébreux exigeaient le serment d’un homme, ils lui disaient : Rendez gloire à Dieu (Josué 7.19 ; Jean 9.14) : Daniel gloriam Domino Deo Israël : Reconnaissez la vérité, rendez-lui gloire ; reconnaissez que Dieu connaît le plus secret de vos sentiments, et le plus profond de votre cœur.
La gloire des enfants sont leurs pères (Proverbes 16.16), la gloire des pères sont les enfants (Ézéchiel 3.13) ; la femme est la gloire de l’homme (1 Corinthiens 11.1) ; nous sommes votre gloire, et vous êtes la nôtre. Tout le monde sent l’emphase et la force de ces expressions.
Lorsque Dieu jugea à propos de retirer à lui son serviteur Moïse (Nombres 27.20), il lui dit de monter sur la montagne d’Abarim, et d’y rendre son esprit. Moïse répondit : Que le Seigneur pourvoie un homme pour être à la tête de cette multitude. Dieu lui dit : Prenez Josué, fils de Nun, cet homme qui est rempli de l’Esprit ; imposez-lui les mains, vous lui donnerez vos ordres en présence de la multitude, et vous lui communiquerez une partie de votre gloire. On demande quelle est cette gloire que Moïse communiqua à Josué. Onkélos et quelques rabbins croient que Moïse lui donna une partie de cet éclat qui paraissait sur son visage depuis l’entretien qu’il avait eu avec Dieu (Exode 34.29) ; il ne lui donna pas toute sa gloire, mais seulement une partie. Moïse était, disent-ils, brillant comme le soleil, et Josué comme la lune : il n’avait qu’une lueur faible et empruntée. Mais il vaut mieux l’entendre de l’autorité et de l’empire dont il eut besoin pour le gouvernement du peuple. Moïse lui imposa les mains, et par cette cérémonie le désigna pour son successeur dans la conduite des Israélites : il lui donna ses ordres et ses instructions, pour s’acquitter dignement de cet emploi.