Ce nom signifie en général des écritures saintes et dignes de respect, soit qu’elles soient canoniques et inspirées, soit qu’elles traitent simplement des choses saintes, et qu’elles soient écrites à la manière des Écritures sacrées et inspirées.
Mais le nom d’Hagiographes se donne proprement aux livres sacrés que les Hébreux nomment Cethubim ; car ils distinguent tous les livres canoniques de l’Ancien Testament en trois classes (voyez Canon).
1° La Loi.
2° Les Prophètes.
3° Les Hagiographes, ou Cethubim.
Ils comptent cinq livres de la Loi ; c’est le Pentateuque, ou les cinq livres de Moïse ; huit livres des prophètes, savoir :
1° Josué ;
2° Les Juges et Ruth, qui n’en font qu’un ;
3° Les premier et second de Samuel, qui n’en font qu’un parmi eux ;
4° Les deux livres des Rois, que nous connaissons sous le nom des troisième et quatrième livres des Rois, et qui n’en font qu’un chez les Hébreux ;
5° Isaïe ;
6° Jérémie ;
7° Ézéchiel ;
8° Les douze petits Prophètes, qui ne composent qu’un livre.
Voilà les livres qu’ils comprennent sous le nom de Prophètes.
Enfin les Hagiographes sont au nombre de neuf ; savoir :
1° Job ;
2° Le Psautier, divisé en cinq parties ;
3° Les Proverbes ;
4° L’Ecclésiaste ;
5° Le Cantique des Cantiques ;
6° Daniel ;
7° Les deux livres des Paralipomènes (Chroniques) qui n’en font qu’un chez les Hébreux ;
8° Les premier et second livres d’Esdras, qui n’en font qu’un parmi les Hébreux ;
9° Le livre d’Esther.
Saint Jérôme ajoute que quelques-uns comptent onze livres d’Hagiographes, en y mettant Ruth et les Lamentations, comme deux livres différents. Dans sa préface sur Judith, il dit que le livre de Judith est mis par les Hébreux au rang des Hagiographes, dont l’autorité ne peut servir à appuyer les choses contestées. Il dit la même chose du livre de Tobie. Il remarque que les Hébreux ne le reçoivent pas au nombre des livres sacrés et canoniques, mais seulement au rang des Hagiographes. Enfin, dans sa préface sur Daniel, il reconnaît que les Hébreux admettent onze livres parmi les Hagiographes. D’où l’on peut aisément conclure deux choses :
1° Que, du temps de saint Jérôme, les Hébreux n’étaient pas fixés sur le nombre des Hagiographes ;
2° Qu’ils reconnaissaient deux sortes d’Hagiographes, les uns sacrés et canoniques, et les autres d’une autorité bien inférieure, et qu’on n’employait pas dans les disputes de religion.