Ce terme vient du grec, et il signifie en cette langue une personne qui souffre une grande perte de sang. Nous appelons l’Hémorroïsse cette femme dont il est parlé dans l’Évangile (Luc 8.43), laquelle était malade d’une perte de sang depuis douze ans, et qui, ayant dépensé tout son bien à se faire traiter par les médecins sans aucun succès, s’approcha de Jésus-Christ par derrière et toucha la frange de son vêtement, et tout d’un coup le sans s’arrêta. Alors Jésus dit : Qui est-ce que m’a touché ? Saint Pierre répondit : Maître, la foule du peuple vous touche et vous accable, et vous demandez : Qui m’a touché ? Mais Jésus dit : Quelqu’un m’a touché, car j’ai reconnu qu’une vertu était sortie de moi. Alors l’Hémorroïsse s’en vint toute tremblante, et déclara devant tout le peuple ce qui l’avait portée à le toucher, et comment elle avait été guérie ; et Jésus lui dit : Ma fille, votre foi vous a guérie ; allez en paix.
Saint Ambroise croit que cette femme était sainte Marthe. Jean Malala et Codinus l’appellent Véronique. Mais Eusèbe assure que c’était une femme païenne, de la ville de Panéade, à la source du Jourdain, laquelle, en reconnaissance de ce miracle, érigea une statue à notre Sauveur, qu’Eusèbe assure avoir vue de ses yeux. Sozomène et Philostorge racontent qu’elle subsista jusqu’au temps de l’empereur Julien.