Autrement Chat-huant, nommé en latin bubo, ulula, noctua, nycticorax, ou corbeau de nuit. On le confond souvent avec la chouette, comme un oiseau de même espèce, c’est-à-dire, qui va la nuit et qui voit dans les ténèbres. On compte plusieurs espèces de hibou. Cet animal a la tête d’un chat et de grandes griffes fort aiguës. Il prend les souris comme les chats, ses yeux ne peuvent souffrir la grande lumière du soleil. Les oiseaux le haïssent et lui font la chasse ; et réciproquement le hibou poursuit et mange les petits oiseaux. Son cri est lugubre et affreux : il passe pour un oiseau de mauvais augure. Il était consacré à Minerve, et en cette qualité il était en honneur chez les Athéniens, qui le représentaient sur leurs médailles. On dit qu’aujourd’hui il est encore en honneur parmi les Tartares. On dérive le nom de hibou de bubo, qui signifie la même chose en latin ; ou du chaldéen ibbou, qui a la même signification.
Le hibou, considéré par devant, a quelque chose de hideux : une tête ronde, de grands yeux fort étincelants, un regard affreux, de grandes oreilles, un bec dur et courbé, de couleur noirâtre ; la couleur de son plumage est tanné blanc et roux, assez agréablement diversifié. Il y en a de trois tailles, de grands comme le chapon, de moyens comme le ramier, et de petits comme le pigeon.
Le hibou cornu, ou chat-huant cornu, est de deux espèces, selon Aldrovand : savoir, le grand et le petit ; le grand a le champ du pennage plus cendré et plus blanchâtre ; le petit est plus fauve et d’une couleur de rouille plus lavée.
Le grand hibou est encore de deux sortes, c’est-à-dire, de la grande et de la petite espèce : le grand hibou n’a ni cornes, ni oreilles, mais en récompense il a une espèce de couronne composée de plumes très-menues et déliées, qui environnent toute sa face ; son bec est blanc et très-aigu, aussi bien que ses serres. Son dos est de couleur plombée, tacheté de marques blanches ; la poitrine et le ventre sont blanchâtres, et semés de taches noires assez grandes. Tout son corps est garni d’une si grande quantité de plumes, qu’elles le font paraître gros comme un chapon, quoique plumé il ne soit pas plus gros qu’un poulet. Il avale une souris ou un petit oiseau tout d’un coup ; mais après qu’il a fait la digestion de la chair, il vomit les plumes et les os en une pelote, comme l’alcyon rend les os et les arêtes des petits poissons.
Le petit hibou ressemble au gros presque en toutes choses, mais il est plus petit, et n’a guère plus de corsage qu’un pigeon de colombier. Ses yeux sont extrêmement noirs son bec est blanc et court ; la poitrine, le ventre, le devant des ailes, le dessous du ventre et les cuisses sont couverts de plumes cendrées ; les jambes et les griffes sont hérissées de poil fauve et rougeâtre. Il a deux serres devant et deux derrière, qui sont munies d’ongles noirs, très-forts et très-aigus. Moïse met le hibou parmi les oiseaux impurs (Lévitique 11.17 Deutéronome 14.17). Isaïe (Isaïe 13.22), parlant de Babylone réduite en solitude, dit que les hiboux s’y répondront l’un à l’autre. Enfin le Psalmiste (Psaumes 101.7) dit que, dans son affliction, il a été comme un hibou sous un toit. Mais les interprètes ne conviennent pas de la signification des termes hébreux que l’on traduit par bubo, ulula, nycticorax, noctua. Il faut consulter les commentateurs, et voir ci-devant l’article chat-huant et chouette.