Peuples descendus d’Édom ou d’Ésaü, fils d’Isaac, et frère aîné de Jacob. Les Iduméens eurent des rois assez longtemps avant que les Juifs en eussent (Genèse 36.31). Ils furent premièrement gouvernés par des chefs ou princes, et ensuite par des rois. [Voyez Éliphaz]. Ils demeurèrent indépendants jusqu’au temps de David, qui les assujettit, et qui fit voir le parfait accomplissement de la prédiction d’Isaac, qui avait dit que Jacob dominerait Ésaü (Genèse 37.29-30). Les Iduméens supportèrent très impatiemment le joug des rois de Juda ; et dès la fin du règne de Salomon, Adad Iduméen, qui avait été porté en Égypte étant encore tout enfant, revint dans son pays, et s’y fit reconnaître pour roi (1 Rois 11.22). Mais apparemment il ne régna que dans l’Idumée orientale ; car les autres Iduméens, qui étaient au midi de la Judée, demeurèrent dans l’obéissance des rois de Juda, jusqu’au règne de Joram, fils de Josaphat, contre lequel ils se revoltèrent (2 Chroniques 21). Joram leur fit la guerre ; mais il ne put les assujettir. Amasias, fils de Joas, roi de Juda, remporta aussi sur eux quelques avantages. Il se rendit maître de Pétra, leur tua dix mille hommes, et en fit sauter dix mille autres à bas du rocher sur lequel était située la ville de Pétra (2 Chroniques 25). Mais ces conquêtes n’eurent point de suite considérable.
Osias, roi de Juda, prit sur eux la ville d’Elat, sur la mer Rouge (2 Rois 14). Mais Razin, roi de Syrie, la reprit sur Ozias, et en chassa les Juifs. On croit qu’Assaradon, roi de Syrie, ravagea leur pays (Isaïe 21.11-13 ; 24). Holopherne les subjugua, de même que les autres peuples d’autour de la Judée (Judith 3.14). Lorsque Nabuchodonosor assiègea Jérusalem, les Iduméens se joignirent à lui, et l’animèrent à ruiner cette ville de fond en comble, et à en arracher jusqu’aux fondements (Psaumes 137.7). Cette cruauté ne demeura pas longtemps impunie. Nabuchodonosor, cinq ans après la prise de Jérusalem, abattit toutes les puissances voisines de la Judée ; et en particulier, les Iduméens (Abdias 1 ; Jérémie 59.7-10, 20). Judas Machabée les attaqua et les battit en plus d’une rencontre (1 Machabées 5.3-4 ; 2 Machabées 10.16). Mais Jean Hircan les dompta et les obligea à recevoir la circoncision et à se soumettre aux autres observances de la loi des Juifs. Ils demeurèrent assujettis aux derniers rois de la Judée, jusqu’à la ruine de Jérusalem par les Romains. Ils vinrent même au secours de cette ville assiégée, et ils y entrèrent pour la défendre : mais ils n’y demeurèrent pas jusqu’à la fin ; ils en sortirent et s’en retournèrent dans l’Idumée chargés de butin.
On ignore quelle était l’ancienne religion des Iduméens. Dans les commencements, il est à croire qu’ils adorèrent le vrai Dieu, dont Ésaü avait appris le culte dans la maison de son père Isaac. Job, que nous croyons avoir été Iduméen, de même que quelques-uns de ses amis, dont on voit les sentiments dans son Livre, adorait encore le Seigneur, et conservait son culte dans toute sa pureté.
Ils avaient abandonné la circoncision, lorsque Jean Hircan les subjugua et les obligea de se circoncire et de pratiquer la religion des Juifs. Josèphe parle d’une divinité des Iduméens, qu’ils appelaient Kosé. Costobare, né d’une des plus anciennes et des plus illustres maisons de l’Idumée, descendait des anciens sacrificateurs du dieu Sosé.
Saint Épiphane dit que les Arabes de l’Arabie Pétrée et de l’Idumée adoraient Moïse à cause des prodiges que Dieu a faits par son moyen. En hébreu chosé signifie un voyant, un prophète, qualité qui convient parfaitement à Moïse ne reproche pas l’idolâtrie aux Iduméens, et ne parle en aucun lieu de leurs idoles. Les profanes qui ont parlé de la religion des Arabes ont sans doute confondu les Iduméens avec les Arabes, au milieu desquels ils habitaient.