Se dit principalement de ceux qui ne veulent pas croire des vérités qu’on leur annonce, qui résistent à l’évidence des raisons, ou qui n’y veulent pas donner leur attention. Les Juifs, à qui le Sauveur prêcha l’Évangile, demeurèrent presque tous incrédules. Plusieurs mauvais chrétiens sont incrédules sur les mystères de notre religion l’incrédulité est moins un défaut de l’esprit que du cœur.
Le texte latin de l’Écriture emploie quelquefois le mot d’incredibilis, au lieu de celui d’incredulus ; par exemple, en parlant de la femme de Loth, changée en pierre de sel (Sagesse 10.7). Et l’auteur de l’Ecclésiastique dit que la femme adultère est incrédule à la loi du Seigneur. Et Baruch (Baruch 1.19). Il est à remarquer que ces trois endroits que nous venons de citer ne sont pas de la traduction de saint Jérôme, mais de l’ancienne Vulgate.
Saint Pierre, dans sa première Épître (1 Pierre 3.20), parlé des esprits incrédules auxquels Jésus-Christ prêcha lorsqu’il descendit aux enfers. Ces esprits incrédules sont les âmes des hommes qui vivaient du temps de Noé, et qui demeurèrent incrédules à la prédication de ce saint patriarche. Ces âmes furent informées de la venue de Jésus-Christ, de sa résurrection et de sa descente aux enfers ; mais cela ne fit qu’augmenter leur désespoir et leurs malheurs, parce que, étant morts dans l’incrédulité et dans l’impénitence, elles ne se trouvaient pas en état de profiter de la rédemption que Jésus-Christ vint annoncer dans l’enfer aux justes, qui attendaient sa venue.
Quelques anciens Pères (Clément d’Alexandrie et d’autres) ont cru que le Sauveur étant descendu aux enfers, y avait prêché aux païens et aux infidèles, afin que, s’ils demeuraient incrédules, leur damnation fût sans excuse ; que quelques-uns avaient cru à sa prédication, et s’étaient convertis ; qu’il les avait fait entrer avec lui dans le ciel. Mais ce sentiment n’est pas suivi : l’Église croit que ceux qui sont morts dans l’impénitence et dans le crime sont damnés irrévocablement. On peut voir les commentateurs sur ce passage de saint Pierre. Nous avons déjà touché ce passage dans l’article des Esprits.