Appuyez sur Entrée pour rechercher ou ESC pour annuler.

Xerxès
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Fils de Darius fils d’Hystaspe, et son successeur dans le royaume de Perse, monta sur le trône l’an du monde 3519, avant Jésus-Christ 481, avant l’ère vulgaire 85. Il était fils d’Atosse, fille de Cyrus, ef Darius son père l’avait déclaré roi peu de temps avant sa mort. On lui applique ces paroles de Daniel : On verra encore trois rois dans la Perse (ces trois sont Cyrus, Cambyse et, Darius fi Ls d’Hystaspe), et le quatrième possédera de très-grandes richesses, et surpassera ceux qui ont été avant lui ; et lorsqu’il se verra maître de ces grandes richesses, il animera tout le monde contre le règne de la Grèce. En effet, Xerxès, ayant assujetti les Égyptiens, les Phéniciens, l’île de Chypre, la Cilicie, la Pamphylie, la Pisidie, la Lycie, la Carie, la Mysie, la Troade l’Hellespont, la Bythinie et le Pont, à qui il fit la guerre pendant l’espace de trois ou quatre ans, envoya ses ambassadeurs en Grêce, pour demander la terre et l’eau en signe de soumission. Ce qui lui ayant été refusé, il partit l’année suivante, et attaqua les Grecs par mer et par terre, avec des forces si prodigieuses, qu’on n’avait jamais rien vu de semblable. Mais son entreprise eut tout le mauvais succès qui est connu de tout le monde. Il revint à Suse, et de là se rendit à Ecbatane. Il fut tué l’an du monde 3531, avant Jésus-Christ 469, avant l’ère vulgaire 1473, et eut pour successeur Artaxerxès, surnommé à la Longue Main. Xerxès n’avait régné que douze ans.

Nous apprenons de Josèphe que ce prince confirma aux Juifs tous les priviléges qui leur avaient été accordés par Darius, fils d’Hystape, son père, et particulièrement celui qui leur assignait les tributs de Sarnarie pour les frais des victimes qu’on offrait au temple de Jérusalem.

La seconde année de son règne, il marcha contre les Égyptiens, et après les avoir vaincus. Il appesantit le joug de leur servitude. Il donna le gouvernement de ce royaume à son frère Achemènes, et revint sur la fin de l’année à Suse.

Enflé de cet heureux succès il résolut, à l’instigation do Mardonius, fils de Gobrias qui avait épousé une de ses sœurs, de porter la guerre dans la Grèce. Josèphe croit que les Juifs furent commandés pour marcher à cette expédition, et il leur applique ce que dit le poëte Choerile dans la description qu’il fait des diverses nations dont l’armée de Xerxès était composée. Il y avait, dit-il, un peuple qui avait quelque chose d’extraordinaire dans sa mine et dans son habillement : leur langue est la phénicienne ; ils habitent les montagnes de Solymes, le long desquelles il y a un grand lac. Ils portent les cheveux coupés en rond.

Saumaise est du sentiment de Josèphe, et puisque les Juifs étaient sujets de Xerxès, quelle raison aurait pu les dispenser de marcher comme tous les autres cette guerre ? Cependant Scaliger, Bochart, Annœus, et la plupart des savants soutiennent aujourd’hui que Choerile a voulu parler des Solymes de Pisidie. Voyez ci-devant Solymes.

Au retour de cette fameuse et fatale expédition, Xerxès donna ordre de démolir tous les temples des villes grecques d’Asie ce qui fut exécuté. Il n y eut d’épargné que celui de Diane à Éphèse, apparemment à cause de sa beauté. Il en usa de même par tous les lieux où il passa, détruisant dans le cours de cette expédition tous les temples idolâtres qu’il rencontra dans son chemin. Ce ne fut ni par aversion pour les peuples, ni par bizarrerie, qu’il se porta à cela. Ce fut par zèle pour la religion des mages, dont Zoroastre l’avait instruit, et qui lui avait inspiré une extrême horreur pour les idoles et les simulacres. Il passa par Babylone à son retour, et y détruisit l’idolâtrie et les idoles par le même motif qui l’avait porté à renverser les temples des Grecs. Ainsi furent vérifiées les prophéties de Jérémie, qui portent : Bel est chargé de confusion, Mérodach est brûlé ; leurs statues sont dans la honte ; leurs images sont mises en pièces. Et encore : Je punirai Bel à Babylone ; j’arracherai de sa bouche ce qu’il avait englouti) ; je tirerai vengeance des images taillées à Babylone.