Suivant l’opinion adoptée par Adrichomius, Simon, Calmet, Vence, c’était une ville et la même que Haï, brûlée par Josué ; c’était un pays autour d’Haï, suivant Huré. Barbié du Bocage dit que c’était probablement une ville, et qu’il n’en est fait aucune mention assez détaillée pour qu’on puisse lui assigner une position. Ce nom, en effet, ne paraît qu’une fois dans les livres saints ; mais c’est dans un endroit qui, à mon sens, ne permet pas de la prendre pour un pays autour d’Hai, ni de la confondre avec Haï même. Salmanasar avait détruit Samarie et s’était rendu maître du royaume d’Israël ; six ans après, Sennachérib, son successeur, somme Ézéchias, roi de Juda, de lui payer le tribut qui avait été imposé à Achaz, son père, par Théglatphalasar. Ézéchias, délié de l’obligation de payer ce tribut, accueille les sommations de Sennachérib comme il avait accueilli celles de Salmanasar, c’est-à-dire par un refus. De là une guerre ; et Isaïe (Isaïe 10.28-32) avait prophétiquement décrit la marche de l’armée depuis Aïath jusqu’à Nobé, voisine de Jérusalem. On ne peut admettre que Sennachérib ait amené son armée par l’orient d’Hai, d’où il suit qu’il faut chercher Aïath ailleurs. Il lui eût fallu, en effet, s’ouvrir un chemin par ses armes, et passer le Jourdain, tandis que depuis la conquête du royaume d’Israël, il avait un chemin trop connu de son armée et libre de tout obstacle. Il vint donc par le nord de la Palestine, et conséquemment Aïath, la première ville nommée par Isaïe, était dans le nord, comme qui dirait sur le chemin de Sichem à Machmas, nommée aussi par Isaïe.