Fils de Jéhu, roi d’Israël, il succéda à son père l’an du monde 3148, avant Jésus Christ 852, avant l’ère vulgaire 856 ; il régna pendant dix-sept ans, jusqu’à l’an du monde 3165, avant Jésus-Christ 833, avant l’ère vulgaire 839. Il fit le mal devant le Seigneur (2 Rois 13.1-3) et suivit le mauvais exemple qu’avait donné Jéroboam, fils de Nabat. Aussi la fureur du Seigneur s’alluma contre Israël, et il le livra pendant tout ce temps-là à Hazael, roi de Syrie et à Bénadad, fils d’Hazael. Joachas, accablé de tant de disgrâces, se prosterna devant le Seigneur, et le Seigneur, touché des maux d’Israël, l’écouta et lui envoya un sauveur en la personne de Joas, son fils, qui rétablit les affaires d’Israël, et délivra son peuple des mains des rois de Syrie. Il ne restait à Joachas de tous ses soldats que cinquante cavaliers, dix chariots et dix mille hommes de pied, car le roi de Syrie les avait battus et réduits comme la poudre de l’aire où l’on bat le grain. Tout cela ne fut pas capable de faire quitter aux Israélites leurs mauvaises voies et leurs superstitions. Joas, successeur de Joachas, fut plus heureux que son père, mais il ne s’éloigna pas de son impiété.
Autrement Ochozias, roi de Juda. Voyez ci-après Ochozias (2 Chroniques 21.17 ; 22).
Autrement Sellum (Jérémie 22.11), [troisième] fils de Josias, roi de Juda (Sa mère s’appelait Amital). Josias ayant été blessé à mort par Néchao, roi d’Égypte, et étant mort de ses blessures à Mageddo (2 Rois 23.30-32), Joachas fut reconnu roi en sa place, quoiqu’il ne fût pas l’aîné des fils de Josias (L’aîné des fils de Josias s’appelait Johanan, et mourut avant lui. Son deuxième fils était Eliacim ou Eliakim, nommé aussi Joachim, et, pensons-nous, Jéchonias, voyez Jechonias). On le crut apparemment plus propre qu’aucun de ses frères pour tenir tête au roi d’Égypte. Il avait vingt-trois ans lorsqu’il commença à régner (An du monde 3395, Avant. Jésus-Christ 605, Avant l’ère vulgaire 609) ; il ne régna qu’environ trois mois à Jérusalem. Le roi Néchao, à son retour de son expédition contre Carchemise, étant indigné que le peuple de Juda l’eût, sans sa participation, placé sur le trône de Juda, le fit venir à Réblatha en Syrie, le dépouilla du royaume, le chargea de chaînes et l’envoya en Égypte où il mourut (Jérémie 22.11-12). Joachim ou Eliacim, son frère, fut établi roi en sa place.
Ézéchiel (Ézéchiel 19.2-4) insinue que Joachas résista à Néchao, qu’il lui livra une bataille, et qu’il la perdit. Voici ses paroles : « Votre mère est une lionne qui couche au milieu de ses lionceaux qu’elle a nourris ; elle a pris un de ses lionceaux, et il est devenu lion ; il a appris à prendre sa proie et à dévorer les hommes. Les nations en ont été averties, et l’ont pris, mais non pas sans avoir reçu bien des blessures, et elles l’ont conduit en Égypte. » Ce lionceau désigne visiblement Joachas, Les rabbins croient qu’il leva une armée, qu’il alla jusque dans l’Égypte pour venger la mort de son père Josias.
Il y a une difficulté considérable sur la chronologie du règne de ce prince. L’Écriture (2 Rois 23.31) dit qu’il avait vingt-trois ans lorsqu’il commença à régner, et qu’il ne régna que trois mois à Jérusalem. Son frère Joachim lui succéda, étant âgé de vingt-cinq ans (2 Rois 23.36). La plupart en concluent que le peuple mit Joachaz sur le trône, sans suivre l’ordre naturel de la succession, quoiqu’il ne fût pas l’aîné des enfants de Josias. On ignore la raison de cette préférence, mais elle paraît indubitable par ce que l’on vient de dire de l’âge de Joachas, comparé à celui de Joakim, son frère et son successeur.
D’autres soutiennent que Joachas, autrement Sellum, était l’aîné des fils de Josias ; et pour concilier ce que l’Écriture dit de l’âge de Joachas, qui fut fait roi à vingt-trois ans, et de Joakim, son frère, qui, trois mois après, est mis sur le trône, âgé de vingt-cinq ans, on dit que Joachas fut à la vérité mené à Réblatha, trois mois après qu’il eut été établi roi de Juda, mais que l’écrivain sacré n’a reconnu le trône de Juda vacant qu’après sa mort, arrivée deux ou trois ans après sa déposition, et qu’alors Joachim, son cadet, avait atteint l’âge de vingt-cinq ans : pendant la prison de Joachas, Joakim, son frère, n’était regardé que comme son vicaire ou son lieutenant.
D’autres mettent un interrègne de neuf mois entre les deux rois Joachas et Joakim, et de plus ils supposent que les années de Joachas sont pleines, et celles de Joakim seulement commencées : par ce tempérament on remplit les deux ans que l’Écriture donne à Joakim au-dessus de Joachas, son frère aîné. Mais sans se fatiguer à former des systèmes chronologiques douteux, il vaut mieux avouer que Joachas était plus jeune que Joakim, et que le peuple, sans avoir attention à l’âge, mit sur le trône de Josias le puîné de ses fils, pour des raisons que l’Écriture n’a pas jugé à propos d’exprimer.