Dieu défend le faux serment (Lévitique 19.12) et les serments inutiles (Exode 20.7) ; mais il veut que quand la nécessité et l’importance de la matière demandent que l’on jure, on le fasse en son nom (Deutéronome 6.13 Jérémie 4.2), et non pas au nom des dieux étrangers (Exode 23.13), où au nom des choses inanimées et terrestres, ou même par le ciel et par les astres, ou par la vie de quelque homme que ce soit. Notre Sauveur, qui était venu, non pour détruire la loi, mais pour la perfectionner, défend toutes sortes de jurements (Matthieu 5.33), et les premiers chrétiens observaient cela à la lettre, comme on le voit dans Tertullien, dans Eusèbe, dans saint Chrysostome, dans saint Basile, dans saint Jérôme, etc. Il faut toutefois avouer que ni les apôtres, ni les Pères universellement n’ont pas condamné le jurement ni même les serments pour toute occasion et pour toutes sortes de sujets. Il est des circonstances où l’on ne peut moralement s’en dispenser. Mais il ne faut jamais jurer sans une très-grande nécessité ou utilité. Nous devons vivre avec tant de bonne foi et de droiture, que notre parole vaille un serment, et ne jurer jamais que selon la justice et la vérité. Voyez saint Augustin, Ep. 157, n. 4,0, et les commentateurs sur saint Matthieu, 5.33-34,