Il est souvent parlé de lampes dans l’Écriture, et il est bon de remarquer quelle était leur forme anciennement. 1° Les anciens ne se servaient communément ni de cierges, ni de suif pour brûler ; ils brûlaient plutôt de l’huile dans leurs lampes. La lampe, ou le chandelier à sept branches que Moïse mit dans le Saint, et ceux que Salomon mit dans la suite au temple de Jérusalem, n’étaient que des lamperons qu’on remplissait d’huile, et que l’on mettait sur les branches du chandelier. Il y a difficulté parmi les interprètes si ces lamperons étaient amovibles, ou s’ils étaient adhérents au chandelier ; mais on convient qu’on les remplissait d’huile. Voyez ci-devant l’article chandelier.
Les lampes ou les chandeliers dont on se servait dans les maisons, étaient d’ordinaire mis sur un guéridon placé à terre, mais assez élevé. Les lampes des soldats de Gédéon (Juges 7.16) et celles des vierges folles et des vierges sages, dont il est parlé dans l’Évangile (Matthieu 25.1-2), étaient d’une autre sorte. C’étaient des espèces de falots de fer ou d’argile, enveloppés de vieux linge que l’on arrosait d’huile de temps en temps. M. Bernier dit que dans les Indes on se sert encore de ces sortes de lampes. Ce n’est, dit-il, qu’un fer emmanché dans un bâton, le bout duquel on entoure de vieux linge qu’on arrose d’huile de temps en temps. C’est le porte-flambeau qui l’arrose d’un vase d’airain ou de fer-blanc, à long col, qu’il porte toujours à la main.
Gallonius dit qu’on trouve encore dans les ruines de Rome de ces anciennes lampes, dont voici la description. C’étaient des vases de fer ou d’argile, larges, et ouverts par en haut de la largeur de quatre pouces, ou un peu plus, finissant en pointes par le bas, et entés dans un morceau de bois qui servait de manche. On mettait dans ces vases de l’huile pour entretenir le feu ou la lumière. Dans. Homère, on allume du feu avec des bois gras et odorants, sur des chandeliers hauts et placés au milieu de la chambre.
Ce que l’on vient de dire n’empêche pas que l’on ne reconnaisse aussi qu’anciennement on se servait de cierges, de flambeaux et de falots enduits de cire et d’autres matières combustibles, et même de bois gras et résineux, drains certaines cérémonies : par exemple, lorsque Jason, grand prêtre des Juifs, reçut à Jérusalem le roi Antiochus Épiphane, à la lumière des flambeaux et aux chants d’allégresse.
Ce terme, lampe, outre sa signification commune, signifie aussi, dans.le sens figuré, l’espérance, l’héritier, la ressource, le guide du peuple. Les Israélites, après le danger que David courut, étant attaqué par le géant Jesbisbenob, lui dirent (2 Samuel 21.17) : Vous ne marcherez plus à la guerre avec nous, de peur que vous n’éteigniez la lampe d’Israël. Dieu ne voulut pas que toutes les tribus secouassent le joug de Roboam (1 Rois 11.36), afin qu’il demeurât une lampe à David pour toujours devant le Seigneur à Jérusalem ; qu’il y eût pour toujours un prince de sa maison. Voyez la même expression (1 Rois 15.4 ; 2 Rois 8.19 ; 2 Chroniques 21.7), où lucerna est mis pour l’héritier (Job 21.17 ; Proverbes 24.20 ; Psaumes 131.17) se prennent dans le même sens.
Le Seigneur est nommé la lampe de ses serviteurs, leur espérance, leur secours (2 Samuel 22.29 Psaumes 17.29). Et Job (Job 29.3) parlant de sa première prospérité : Que ne puis-je encore voir ces anciens jours, où sa lampe brillait sur ma Mie et où je marchais à sa lueur dans les ténèbres ? Et Salomon (Proverbes 13.9) : La lumière réjouit, les gens de bien, mais la lampe des méchants sera éteinte. Et ailleurs (Proverbes 20.20) : La lampe du fils qui maudit son père s’éteindra au milieu des ténèbres. On peut l’entendre ou de la mort de ses enfants, ou de l’abandon où il se trouvera.
Les lampes marquent quelquefois les éclairs et le feu du ciel. Le peuple voyait les voix et les lampes (Exode 60.18) ; les tonnerres et les éclairs.
On allait au-devant d’Holopherne avec des lampes (Juges 3.10) et des couronnes, pour lui faire honneur. On en usait de même envers les nouveaux époux, comme il parait par la parabole des dix vierges (Matthieu 25.1).
Les commandements de Dieu sont comme une lampe qui conduit les justes (Psaumes 118.105). Et dans les Proverbes (Proverbes 31.1-3). Voyez lumière.
Saint Jean-Baptiste est nommé la lumière Jean-Baptiste brillante et ardente. Dans saint Jean (Jean 5.35) et dans l’Apocalypse (Apocalypse 21.23) le Sauveur est la lampe de la nouvelle Jérusalem.