Lorsque Dieu eut créé l’homme, il lui apprit par quel moyen il pouvait perpétuer sa vie corporelle : Je vous ai donné, lui dit-il, toutes les herbes qui portent graine, et tous les arbres qui produisent des fruits, pour votre nourriture (Genèse 1.29). Il ne paraît pas que le monde antédiluvien ait fait usage d’aliments autres que les plantes et les fruits. Après le déluge, Dieu donna de plus à l’homme pour se nourrir tous les êtres ayant vie et mouvement, soit dans la mer, soit sur la terre : (Genèse 9.2-3). Il excepta seulement la chair avec le sang, c’est-à-dire la chair vivante. Par là Dieu ordonnait que les animaux destinés à l’alimentation seraient saignés et cuits. Au temps d’Abraham, comme l’a remarqué Goguet, on ne laissait point mortifier la viande avant de la faire cuire. « Abraham, dit cet auteur, pour régaler les anges, court à son troupeau, choisit un veau, le donne à un esclave pour le tuer et le faire cuire sur-le-champ (Genèse 18 ;1). Isaac voulant manger du gibier, dit à Ésaü de prendre son arc et ses flèches, et de lui apprêter à son retour un mets de ce qu’il aura pu rapporter (Genèse 27.3-4). Rebecca, pour le tromper, tue incontinent deux chevreaux qu’elle lui fait manger (Genèse 27.9).
Ce dernier fait prouve qu’on assaisonnait alors les viandes de différentes manières : Isaac voulait manger du gibier apprêté comme il l’aimait, et Rebecca lui apprêta du chevreau comme il aimait la venaison. Toutefois l’Écriture ne nous révèle rien touchant l’usage des épiceries. Voyez Assaisonnement.