Ou Halleluiah, c’est-à-dire, louez le Seigneur. Ce mot se trouve à la tête ou à la fin de quelques Psaumes. On chantait alléluia dans les jours de solennité et d’allégresse alleluia cantabitur, dit Tobie en parlant du rétablissement de Jérusalem. Saint Jean, dans l’Apocalypse (Apocalypse 19.1-3, Apocalypse 19.4, Apocalypse 19.6), dit qu’il ouït dans le ciel plusieurs trompettes qui chantaient alléluia. Les vingt-quatre vieillards et les quatre animaux qui étaient devant le trône du Tout-Puissant se prosternèrent, et chantèrent alléluia.
Ce chant de joie et de louanges passa de la Synagogue à l’Église. Aux funérailles de sainte Fabiole, on chanta divers Psaumes et on entonna alléluia !, dit saint Jérôme. Les moines de la Palestine s’éveillaient aux veilles de la nuit, au chant de l’alléluia. On a remarqué tant d’énergie dans ce terme, que l’on a cru devoir le conserver, sans le traduire ni en grec ni en latin, de peur d’en diminuer le goût et la douceur. Depuis plusieurs siècles, l’Église s’en est interdit l’usage dans les temps de pénitence et dans les cérémonies de deuil. On ne le récite pas dans le carême, ni dans les obsèques des morts. Toutefois dans la messe des morts, selon le rite Mosarabe, on chante à l’introït Tu es portio mea, Domine, alleluia ; in terra viventium, alleluia, alleluia. On raconte dans la vie de sainte Radegonde, qu’à ses obsèques, au lieu d’alléluia, on n’entendait que des gémissements, ce qui insinue que l’alléluia était quelquefois d’usage dans ces rencontres, comme on l’a vu ci-devant dans les funérailles de sainte Fabiole. Mais dans ces matières, qui sont d’usage et de discipline, les cérémonies n’ont jamais été ni universelles, ni uniformes.